mercredi 2 octobre 2013

Wilderness

Déjà trois ans que je suis revenue de là-bas, le temps file à une vitesse... Et en même temps, j'ai l'impression d'avoir avancé d'une autre manière ces trois dernières années. Fixe mais en mouvement. C'est ce paradoxe qui m'intéresse tout particulièrement en ce moment.

Me voici en master avec un cours de littérature américaine, dont le principal sujet est le territoire et l'hybridité. Ce serait ennuyeux de faire un état des lieux entier de ce cours, alors je me contenterai de dire que nous travaillons particulièrement cette question du territoire, aussi bien géographique, que culturel ou religieux en relation avec l'histoire des USA. Celle qui a besoin d'être "écrite" car c'est (soi-disant) une page blanche à l'arrivée des colons. Alors ces fameux colons, dans ces terres sans histoires, se perdent et se retrouvent, ils errent ; entre la nature et la ville, entre la religion et le démon, entre les indiens et les congénères. Les USA sont un mystère qu'il faut percer, et que l'on doit écrire, maîtriser. Mais les personnages de ces romans américains ne parviennent jamais à aucune maîtrise, ils divaguent, ils se perdent. Ce que démontre la littérature américaine raisonne fortement avec ce que je lis en ce moment sur le mythe de l'Ouest et sur l'histoire américaine.

Mais cela raisonne aussi tellement me concernant. Mon voyage en ces terres ne furent qu'errances, divagations, et mal-être psychologique. A chercher un sens dans le mouvement, mais à ne pas le trouver. Alors se remettre en mouvement pour éviter de penser à chercher ce sens. Tourner en rond. Running in circle. Et cet engouement pour cette wilderness autant que cette répulsion face au danger et à l'inconnu. Toujours vouloir aller vers l'Ouest mais en revenir pauvre comme Job. Aussi pauvre physiquement que moralement, un déchet qui ne demanderait qu'à être pris en main et revalorisé.

Les terres américaines sont-elles autant porteuses d'espoir que de perdition pour l'être humain libre ?

vendredi 25 janvier 2013

Soul Kitchen

"I really wanna stay here all night"

J'ai découvert cette chanson des Doors en travaillant chez Josée, artiste peintre au Québec. Je l'ai aidée quelques semaines dans son jardin, face au Mont Ham. C'était beau, calme et harmonieux. C'était le début du printemps, les premières lumières du jour se voyait déjà à 4h du matin. J'aimais m'allonger dans la prairie à côté de sa maison avec Grumeau, l'un de ses énormes chats qui m'aimait beaucoup.

Et Soul Kitchen, Light my Fire passaient en boucle pendant que je travaillais le jardin (quand Josée était absente, elle n'aurait pas supporté sinon!), et alors que je tombais petit à petit amoureuse d'une belle brune à quelques kilomètres de là. Les paroles de ces chansons allaient tellement bien avec la situation... Cela fait plus de deux ans, j'y pense rarement, mais j'ai aussi mes faiblesses.

Cependant, je ne pleure plus depuis longtemps cette relation éphémère, ce que je pleure ce soir c'est le souvenir de Josée. Elle m'a offert l'un de ses tableaux, une petite toile que j'ai rapportée de là-bas. Un présent gorgé d'amour qu'elle a titré en mon honneur "Rêves du Canada". Je pleure car j'ai appris en guise de bonne année que cette personne qui m'est chère se rapproche du Paradis.

Cette toile est le seul présent que j'ai de là-bas, il compte beaucoup. Je dors en-dessous depuis quelques mois, il accompagne mes rêves les plus fous. Je crois que c'est ma manière de la remercier.

Je suis prise d'une nostalgie viscérale ce soir, j'étais certes enfermée dans mon esprit, mais libre de mes mouvements là-bas. J'allais et venais à ma guise, je parcourais 4000 km en bus la semaine suivante sur un coup de tête, je m'engageais dans des aventures douteuses et souvent pénibles... MAIS JE ME SENTAIS VIVRE ! Ceci dit, cela a une odeur de névrose, un goût de déprime et de perdition. J'étais instable, une âme esseulée complètement perdue, une pauvre fille assez immature et ethnocentrée ! Qu'est-ce que j'ai changé !

Après toutes ces douleurs éprouvées, 
Ces joies ardentes, aigües et intenses, 
Ma nouvelle vie sans tourments
Me semble bien fade et insipide
en regard de mon ancien côté intrépide.
Principe de coupure comme Bastide, 
J'étais moi et autre en même temps, 
J'ai oublié ce doux sentiment...

mardi 25 décembre 2012

J'ai retrouvé la foi !



Ces trois derniers mois ont été tranquilles, j'ai été assez végétative, profitant de la vie, et de l'amas d'argent que j'avais (on s'entend, je suis étudiante), par rapport à d'habitude. Pas besoin de stresser pour une broutille, même la taxe d'habitation était payée en avance! Heureusement car recevoir cette foutue feuille le 24 décembre et te dire que la limite pour payer était le 17, j'ai trouvé ça trop fort.

Je suis enfin en vacances, je peux me concentrer sur autre chose : mon travail en anthropo qui s'accumule et comme je n'ai rien branlé ce semestre c'est assez sérieux! Il fallait donc que je retrouve la foi en ma formation pour m'y remettre et je me demande si ce n'est pas cette caissière déguisée en Père Noël ce 24 décembre au Casino, qui a permis de donner tout le sens de mes études.

Loin de moi les moqueries sur cette personne qui est très souriante et sympathique. Ayant fait le même métier j'aime leur donner du bonheur (un sourire et une parole suffisent!), leur montrer que des gens les reconnaissent et qu'elles ne sont pas des automates. Je commence à bien la connaitre de vue malgré mes rares passages au supermarket, toujours la même patate, je me demande cependant si son attitude n'est pas robotisée comme mon ex-collègue Patricia. Ce métier oblige à prendre des attitudes et des postures différentes selon les clients, ce qui est fatigant sur 7 heures de travail, mais qui entraine du coup une certaine personnalité mécanique, qui n'engage pas trop ses sentiments, dont la rigidité s'entend au fond de la voix. Comme lorsque la caissière vous dit "Bonjouuuur!" ou "9,52 € s'il vous plaît!" avec une voix stridente qui ne ressemble en rien à la sienne en réalité.

Car leur réalité est trop souvent mésestimée, nous ne savons pas qu'une heure de travail est égale à trois minutes de pause. Faites le calcul. Oui, c'est bien ça, 18 minutes de pause, bien chronométrées, durant lesquelles vous avez le temps soit de manger, soit de fumer, soit d'aller au toilette. Ou de faire à moitié les trois. Les codes du travail sont appliqués à leur strict minimum, ne laissant aucune marge de manoeuvre au salarié, et on ne devrait pas se plaindre ? Je m'arrêterai à ce dernier exemple : certaines n'ont pas le droit de boire de l'eau à la caisse, imaginez les jours d'été...

Ce simple exemple m'a rappelé ce qui me faisait vibrer, une anthropologie du travail. Que je ne ferai pourtant pas, mais la passion est revenue. Qu'elle dure nom de Dieu !

jeudi 6 décembre 2012

When the sun goes down

Voilà déjà l'hiver, ou encore ?

La lumière du soleil est blafarde même en milieu d'après-midi. J'ai séché trois cours (sur 9!) cette semaine, et en rentrant plus tôt j'ai décidé de traverser le parc en marchant. En partant de la fac, quel plaisir ce fut de constater la neige sur les Monts du Lyonnais à l'Est qui côtoient ces nuages cotonneux enfin vidé de leur pluie. L'air est frais et pur, ou du moins semble-t-il l'être, j'ai envie d'aller à la montagne, ce qui tombe bien puisque j'ai la chance d'y passer un nouvel an dans 3 semaines.

A part ça, je suis perdue en ce moment. Voici venu le temps de faire les choix professionnels de sa vie future, et j'en ai aucune idée... Alors je joue probablement au sabotage de ma propre formation qui m'ennuie de plus en plus. La psychologie et la sociologie sont nourrissantes comparés à ces cours d'anthropologie qui se répètent. Je ne sais que faire, quel sujet de prédilection choisir ? Je n'en ai aucun, si ce ne sont des multitudes d'intérêts. Mais voilà venu aussi le temps de la spécialisation. Je préfère ne pas en entendre parler mais madame D'Ag insiste souvent pour que j'en parle. Où vais-je continuer ? Je ne sais pas !

Mes 25 ans arrivent... J'ai l'impression que l'angoisse du futur disparait peu à peu malgré mes problématiques actuelles. Je me sens libérée d'un poids, j'avance avec confiance. Cependant, je suis encore un peu dans cette situation d'égarement, refusant la prise de passion spontanée pour une chose particulière. Et pourtant il me faut du sens dans cette vie pour avancer!!

Alors faisons un état des lieux de mes intérêts :
  • La langue bretonne et la disparition/survivance des dialectes régionaux français
  • Les études de genre
  • Le jardin, la campagne et la ruralité
  • La mémoire, la transmission, le patrimoine
  • La musique
  • La mer, les montagnes, la forêt
 Maintenant je vais réfléchir... See ya!

jeudi 11 octobre 2012

Moments de vie à l'université

De retour d'un concert un peu spécial au grand amphi de Lyon 2 sur le campus des berges du Rhône. Un moment d'électro expérimentale jouissif assis dans ce grand amphithéâtre aux lumières tapissées. Les yeux fermés, on laisse nos oreilles fonctionner et on écoute ces sons parcourir les multiples enceintes disposées tout autour de nous. Et derrière nos yeux fermés on s'imagine chacun des images que nous procure cette succession de sons. Incroyable moment.

Hier j'ai vécu ces petites joies quotidiennes de la fac en attendant MS, un enseignant avec qui j'avais un rendez-vous. Son bureau jouxte celui de tous nos enseignants dans un petit coin reculé de la fac au dernier étage. Me voilà devant la porte à attendre durant une heure que son précédent rendez-vous se termine. Le prof d'anthropologie écologique me voit de son bureau et m'entretient de questions sur lesquelles je travaille en ce moment, me donne des tuyaux. Et plusieurs fois passe devant moi JS, le prof brésilien de la fac. "Vous êtes pounie?" me dit-il en rigolant. Il repasse avec sa bouteille d'eau pleine "C'est pou' mes fleu' ". "Vous voulez les voi'? Venez, jé vous montre". J'ai le droit à la visite de son bureau et à une conversation sur la vie des plantes.

Retour dans le couloir, MS sort de son bureau et m'invite à y entrer pour que je m'y installe en l'attendant. Un bureau lumineux donnant sur le parc, au troisième étage du bâtiment. Le temps est beau. Je regarde les livres dans la bibliothèque et me lance dans la lecture du livre de Ronan le Coadic, "L'identité Bretonne". Et voilà que la femme de ménage passe, et insiste lourdement sur le fait que la fenêtre est ouverte et qu'il faut leur dire de la fermer car ils oublient tout le temps. "Surtout la personne âgée" dit-elle, ne se doutant pas que c'est le professeur émérite dans notre département, une grande star de l'anthropologie. Regards croisés.

MS revient au bout de 45 minutes, et nous voilà partis pour une heure de conversation. Nous sommes assis autour d'une table ronde, et derrière lui j'aperçois le paysage. Une petite pluie de printemps dans un ciel bleu pourtant parsemé de nuages blanc et gris, dans une lumière de fin de journée. Le paysage était aussi délicieux que la conversation que nous menions. Je venais lui entretenir de ma problématique entre trajectoire personnelle et trajectoire professionnelle, et ce fut concluant. Il ne lésine pas à me raconter beaucoup d'éléments de sa vie tout en me conseillant sur diverses questions. Très humain et plein de bon sens dans ses interventions, mais surtout de la psychologie.

Mais les entretiens avec cet homme sont épuisants, après une heure de conversation riche, je suis rentrée chez moi sonnée. Autant par l'effort intellectuel qu'il provoque sans arrêt, que par ce moment de plaisir mutuel. Et pourtant je n'entretiens aucune adulation à son égard, ces conversations appellent simplement à la sensibilité et à de l'humanité.

Et un extrait du concert de ce soir en lien ci-dessous
Tod Dockstader – Piece #1

lundi 1 octobre 2012

Le retour à Lyon

Le retour a toujours sonné en moi comme quelque chose de difficile, désastreux, plein de désespoir. Quelque chose qu'il fallait surmonter. Des retrouvailles émouvantes, des embrassades, et puis ensuite la dure réalité que l'on retrouve après l'avoir oubliée.

Le retour est une chose que je redoute, surtout après un moment magique. Mais ce moment magique l'est-il parce que justement je m'attends à ce retour ? Habile manoeuvre de mon cerveau pour me faire osciller entre joie & torpeur.

Cependant ...

Cette fois-ci ce fut le retour à Lyon, Lyon 2 ma fac, Lyon mes amis, Lyon mon quartier. J'ai irrémédiablement sentit une joie dès mon arrivée à la gare. Quentin était là, ses cheveux avaient poussé avec le temps passé, prêt à porter mon gros sac. Il faisait bon.

En 6 heures de temps ce retour s'est transformé en retrouvailles impromptues et heureuses. Toutes ces personnes de mon quartier qui me croyaient définitivement partie pour ailleurs, dont ma vieille voisine de 86 ans, Rosa, tellement triste lorsque je lui ai dis au revoir quelques mois auparavant. Effusions de joies et de bises : je me suis sentie chez moi pour la première fois de ma vie.

Il m'aura fallut 2 ans pour construire un semblant de cercle social, un endroit dont je maîtrise l'espace, appartenir à une sorte de territoire. Je comprends ce que ça veut dire l'amour de son quartier. Et une fois que l'on y est parti c'est dur d'y retourner.

Car oui, je ne suis pas très loin de ce quartier, mais je n'y suis pas pleinement non plus, j'ai traversé le périphérique, me voilà à Lyon, et non plus à Vénissieux. Mon nouveau quartier est aussi très intéressant, cosmopolite. Je suis passée des italiens aux arabes, et j'aime voir comment ces derniers s'approprient l'espace urbain les soirs de beau temps. Tous ces hommes en djellaba qui discutent par petits groupes avec animation sur les terrasses des snacks et sur les divers mobiliers urbains alentours. Ce fameux soir je me suis sentie comme à Barbès, mais j'ai sourit de voir ce spectacle culturel face à moi en me disant que nous européens, n'étions pas si conviviaux et que nous préférions rester cloîtrés chez nous plutôt que traîner dehors.

En-dehors de ces quartiers qui font mon bonheur, j'ai aussi l'amour de mon université. Je fais à présent partie de son personnel et j'en suis très fière. J'aime marcher dans ces couloirs alambiqués, discuter avec des anciens profs qui m'ont touchés et que je rencontre par hasard, et aussi rencontrer à n'importe quel moment de la journée quelqu'un que je connais et qui m'arrête dans ma motivation à aller travailler. L'Université est chronophage en rencontres et en discussions, c'est un bonheur quotidien d'arpenter ses couloirs, de sentir cette odeur caractéristique, de rigoler avec la femme du kiosque à sandwich, de saluer le personnel ménager... Bref, de se sentir partie prenante de cette grosse machine, et ressentir tout à fait l'opposé de la solitude qui accable nombre d'étudiants.

Je ne veux pas me fâcher avec toi, Université.

jeudi 2 août 2012

Sur la Route

J'ai envie de repartir sur la route... Faire du woofing, travailler de mes mains, les salir, les abîmer dans la terre, voir les couchers de soleil, suer à grosses gouttes, bricoler. Mais je sais ensuite que je regretterai de ne pas nourrir mon cerveau.

 Alors comment faire pour concilier les deux ?

vendredi 27 juillet 2012

Me siento viva

No sé lo que ocurre en mi espiritu, pero cada noche en mi cama, estoy buscando el sueño sin conseguir a dormir. Cada vez mas pienso a mi edad, 24 años y suena como una cosa magnifica.

No puedo explicarlo, yo me siento viva por la primera vez en mi vida.

lundi 9 juillet 2012

Ce n'est pas pour cette fois

Il y a quelques mois je n'avais aucun doute sur mon acceptation par l'université de Sherbrooke, et voilà que le printemps d'érable a éclaté au Québec, me privant de revenir dans ce beau pays.

Je n'en suis pas mécontente, j'en profiterai pour monter d'autres projets. Et puis finalement, je vais passer un an de plus à Lyon 2, et ça, c'est chouette !

Je ne sais pas si j'y reviendrai d'ailleurs. Voilà presque 2 ans jour pour jour que j'ai fait certaines choses dont je ne suis pas très fière. Un mois après, je rentrais en France.

Et voilà, deux ans, que ça passe vite ! J'ai fait tellement de choses, j'en ai appris d'autres. Je ne regrette pas mon parcours, je m'instruis à la faculté, et je souhaite le faire encore davantage.

Prochain voyage : Burkina Faso ?!

samedi 5 mai 2012

Printemps

Petit mémento du printemps, et des plantations de mon futur jardin !

- Prunus
- Magnolia
- Fleurs de Pommiers
- Lilas
- Muguet
- Verveine
- Oeillets d'Inde
- Myosotis
- Camélia
- Seringat

A suivre...

mercredi 25 avril 2012

Un temps de bois

Il y a des jours où tout se passe bien, tout coule de source. Je suis "en pleine conscience" comme dirait Ingrid, l'infirmière de la médecine préventive, avec qui je me suis liée d'amitié. Alors dans ces jours-là, je dis "Merci l'univers".

Ca commence par un réveil normal, quelques minutes sous la couette à se réveiller doucement. Partir en retard pour son cours de sociétés néolithiques car pour une fois j'y vais à pied, ayant laissé mon vélo à la fac la veille. Rencontrer le voisin d'en-dessous qui propose un lift jusqu'à la fac, et arriver pile à l'heure !

C'est aussi s'ennuyer profondément à ce cours que j'ai séché très souvent, au bout d'une heure un rire nerveux me prend, je me dis que je vais passer voir Ingrid pour discuter, au lieu d'écrire au blanco sur les tablettes de l'amphithéâtre.

 On me dit qu'elle est à la maison de l'étudiant en train de dispenser ses séances de shiatsu. J'y vais à tout hasard espérant la voir sortir de son local, et à peine deux minutes après mon arrivée je vois son sourire dans l’entrebâillement de la porte. Et je lui dis que je voulais la voir ne pouvant pas assister à notre rendez-vous de shiatsu du 16 mai, car je déménage. Et à ce moment-là, elle me dit que la personne qu'elle est censée avoir en soin ne s'est pas présentée. A moi la séance !

Shiatsu du midi, je rate le début d'un autre cours. J'arrive une demie-heure en retard, mais malgré cela, l'enseignant me souhaite naturellement la bienvenue. Le vent souffle fort dehors, les nuages sont nombreux, mais je comprends pourquoi cette journée se déroule sans accrocs : c'est un temps de bois ! Les arbres du parc ont été taillés par le vent, et sur le chemin se retrouvent de nombreuses branches.

C'est ma dernière semaine dans cette fac, à Lyon, à voir les stands des anarchistes, cette ambiance gauchiste, ces gens et certains professeurs que l'on croise et recroise au gré des jours. Aucun ne se ressemble, tout y est impersonnel, mais c'est à la fois un délicieux sentiment de se mouvoir dans cette ambiance où le taux d'abstention aux présidentielles doit être le plus élevé de France.

Plus que trois jours de boulot, et quelques révisions avant de quitter cette ville pour... Sherbrooke à la mi-août ! L'aventure recommence bientôt ! Ce n'est pas sans angoisses malgré ce retour prochain dans un pays déjà connu.

Je n'oublierai jamais cette université, cette mixité, merci Lyon 2 pour ces beaux moments !


vendredi 17 février 2012

Ici et ailleurs

Aujourd'hui, j'ai pour la énième fois traversé la France.

Quel pays plat! Insipide, sans saveur. Une succession de champs et de petits bosquets éparses. Rien n'échappe à la domestication de l'Humain, il n'y a plus la moindre parcelle de "Nature", pas la moindre faune. Le temps était gris, brumeux, mais mes yeux se st dévoilés : j'ai vu mon pays triste sous le joug de l'hiver.

 L'intérieur hostile des Terres, plates, sans reliefs durant des centaines de kilomètres. Le ciel pèse comme un couvercle, l'air est frais et humide, le même qu'à mon retour de France.

 Je ne sais plus d'où je revenais. Guadeloupe? Canada? La transition entre le continent américain et l'europe est tjs interpellante. Ces odeurs différentes au sortir de l'avion, l'air qui touche notre peau et qui porte les odeurs du vieux monde. Son histoire, son vécu, son essence.Ce vieux monde aux idées moisies, aux gens lettrés et impudents, si sûr, si supérieurs, héritiers des belles Lumières et des pires idéologies. 

Un peuple métissé ethnocentrique, un peuple qui a du renier ses origines depuis la suppression des dialectes régionaux au profit du français en 1536 par François Ier. Peuple colonisateur, souvenirs ravageurs. Mémoire ignorée, faits répétés.Je ne sais pas quel sera l'avenir de mon pays natal. Son histoire est trop lourde à porter, son futur n'augure rien de bon. Reste à s'échapper pour éviter le fardeau du présent.

mardi 17 janvier 2012

I wish I was there

Aujourd'hui, je vais vous raconter la vérité.

Je suis rentrée depuis plus d'une année de ce voyage, je n'ai pas laissé de mot ici depuis un bout de temps, je n'y ai pensé que dernièrement, mais j'ai globalement laissé mes souvenirs se décanter peu à peu.

Le retour a été très difficile, je commençais à m'acclimater à ce pays, j'y ai grandit, je suis devenue quelqu'un d'autre en l'espace de 14 mois, qui m'ont semblé 10 ans. Quelqu'un d'autre qui a néanmoins conservé son lourd passé.

Je revenais en France avec l'optimisme de retrouver mes proches, mon pays, et tout ce qu'il offre et qui me manquait. En réalité, je n'ai pas retrouvé ce que j'avais laissé, je suis revenue sans rien y reconnaître. J'avais perdu tous mes repères, j'ai redécouvert les miens sous un autre jour, et malheureusement ce ne fut pas toujours en bien.

Je me suis sentie si décalée, si peu à ma place, ne sachant pas bien quoi faire, que je ne me sentais plus chez moi. Et pourtant, j'avais tellement hâte de retrouver ma Bretagne natale, Nantes, mes amis. J'ai eu l'impression d'arriver dans un pays étranger, trop changée pour comprendre les miens, et pour qu'eux me comprennent. Et encore aujourd'hui.

Ce genre de voyage change à jamais une personne. Je suis incapable de le raconter, il y a tout et rien à dire, c'est l'histoire d'une vie dans une vie, quelque chose que l'on ne peut partager. Ce qui est important pour moi, ne le sera pas pour toi. Incompréhension. Alors finalement on cesse d'en parler. Cette histoire est mon sang qui bouillonne, mon coeur qui bat, mon esprit qui vole, et il n'y a que moi qui peut saisir l'intégralité de tout cela. Parfois les mots sont désuets, inutiles. Parfois, car relire entièrement ce blog, l'histoire de mon voyage, m'a remémorée tant de sentiments et de situations ! Je suis heureuse de l'avoir écrit, et bientôt sera peut-être le moment de le poursuivre.

Cette nuit je me suis baignée dans une insomnie. Mes pensées étaient chaudes, elles sentaient le bois humide, l'au(l)ne du printemps. J'ai revu cette cabane au milieu de l'érablière, j'ai senti cette odeur de bois chaud qui se dégageait du vieux poêle artisanal. Celui-là même qui s'éteignait au milieu de la nuit, qui entraînait des réveils douloureux à près de zéro degré dans cette cabane construite par mon hôte.
La nuit tombée je me promenais dans l'immense bois, éclairé par la lune, évitant les restes de neige. Les chaudières, récoltant l'eau d'érable prête à être bouillie pour en faire du sirop, étaient accrochées aux érables. Près de 2 000 seaux dont on entendait à tour de rôle la cadence de ces gouttes précieuses, qui une à une tombaient en pluie. Une pluie de goutte, les arbres vivent, éjecte leur précieuse eau pour notre plus grande joie.

Les lendemains matins ces seaux étaient pleins. Je chaussais mes bottes et m'en allait courir dans la neige pour aller récupérer cette eau destinée à bouillir. Chaque goutte est précieuse, mon seau dans lequel je transvasais l'eau des autres seaux était lourd. J'en renversais parfois avec une certaine culpabilité. Je courais dans cette neige qui m'arrivait jusqu'aux mollets, d'arbres en arbres, dans le froid ensoleillé.


J'aimerais tellement pouvoir y retourner, bientôt ce sera la saison des sucres, de récolter l'eau, et de la faire bouillir dans cette machine énorme qu'il faut alimenter en bois 4 heures durant, pour obtenir 1 baril de sirop.

Je ne sais pas si je pourrais prochainement le faire, en tout cas ce que je sais, c'est que j'ai déposé un dossier pour étudier à l'université de Sherbrooke l'an prochain, et j'aurais la réponse dans quelques mois. A vrai dire je n'ai aucun doute sur l'acceptation de celui-ci, mais il faut garder une infime réserve, au cas où :-).

Look at your childhood behind you, it's so far away, it's so far away

mardi 31 août 2010

La vie

Je le savais... La vie est toujours imprévisible et malgré mes bonnes intentions de vouloir revenir au plus vite dans ce beau Québec, je vais devoir y renoncer, du moins pour un temps.
J'y renonce sans trop de tristesse car mon voyage m'a appris une chose importante : la vie arrivera toujours à "déranger" les plans et les envies, et j'en ai gardé conscience.

Alors maintenant c'est direction Lugdunum, faculté d'anthropologie et d'espagnol, je recommence à "zéro", tout en sachant que je n'ai rien perdu de ces 4 dernières années. Je me dis juste que je n'entame pas le parcours d'étude le plus facile, ni le plus court. J'ai tout de même en motivation deux disciplines que j'aime et une troisième année que je compte bien entendu faire à l'étranger... Enfin voyons d'abord les 2 premières avant de se projeter si loin !

J'ai repris (bien trop) vite mon accent français mais ai gardé nombre d'expressions québécoises auxquelles je vais devoir aussi renoncer. J'ai souvent envie de dire 'Pantoute' mais je me ravise car personne ne comprendrait. Parfois, ça me contrarie.

Bon, je crois que le sirop d'érable c'est fini, en plus j'en ai plus en stock.

samedi 21 août 2010

Bzh


Je suis en Bzh, en bord de mer. Elle est glaciale, ça pique partout le corps quand on rentre dedans.

Ah, il y a un dicton par icitte (il y en a beaucoup mais...) : En Bretagne, il ne pleut que sur les cons.

Il fait beau ! 2 jours par semaine...

dimanche 8 août 2010

La raison d'être

Vendredi je pleurais sur la route des Cantons, direction Mtl. Je
n'étais pas triste, non, la beauté du paysage était estomaquante, sur
les airs de Ray Lamontagne.
Comme tous les matins j'ai fait mon tour de canoë, je réalise que
c'est une habitude et que je l'efface.
Toute cette année défile devant mes yeux, aussi vite que le paysage.
Tant de choses mises de côté ! Arrête de sélectionner !

Le soir même c'est Trudeau, c'est moins beau !

Cuando la noche llega en el aire...

Et puis Orly... Mais avant, les nuages s'écartent enfin, c'est vue sur
notre Beauce a nous, les champs céréaliers, du ciel. Ce n'est même pas
beau !

Je récupère mes sacs... Encore vivants ! Première devant tant de monde
déçu de devoir les attendre pendant 30 min. Haha, d'où l'intelligence
de les enregistrer le plus tard :).

RER, douce France, quelle ambiance. "ah ouais mais Fighter 2 il est
mieux ! Quand on explose la tête des drones.... Blablabla",
conversation de jeux vidéos entre 3 gars.

Métro, Denfer Rochereau, Java dans la tête. C'est déjà Montparnasse et
juste 25 min d'avance sur mon rdv.

Retard, peur de le rater mais... Voilà DOUBLE V qui s'avance, premiers
câlins franco français !

Paris... 1ère destination ? Boulangerie bien sur.... Fermées, WTF ?!

Sandwich et déjà adieux. Affichage de voie, TGV Lacroix, on ne se gêne
pas ! Je descends pour aller chercher un coca, et COCO avec qui je
tombe nez a nez sur le quai. Même TGV... Allez nous passerons, il y a
toujours trop de coïncidences dans ce monde.

Elle devait s'appeler Marie Charlotte et lisait Marc Lévy, elle ne
supportait pas le dénommé Fredouille, Patrick Sebastien en herbe qui
ne manque pas de faire un commentaire sur chaque chose... 2h de train
c'est parfois long. Moi j'ai ri une heure. La deuxieme je me suis
rendue compte que ça a beau être drôle, je suis fatiguée TABARNAC.

Et puis Nantes, ça se passe de commentaires. Plus moche que dans mon
souvenir (ayoye). Retrouvailles avec une mère impatiente de voir sa
fifille ! Et restaurant et dodo.

Je suis rentrée mais le sirop d'érable a encore raison d'être, c'est
certain que je reviendrai te retrouver !

lundi 26 juillet 2010

Le vrai retour

Nous sommes le 26 juillet 2010 ! Je suis toujours du cote de Saint
Adriham, Québec. Dire qu'il y a quelques mois je regardais ou ce petit
village pouvait bien se situer sur la carte...

Et la nouvelle du jour c'est que JE REVIENS parmi vous dès ce samedi 7 aout.

C'est assez étrange de se projeter dans ce retour après un an loin de
la France, mes racines. Même si je ne me sens pas en terrain conquis
au Québec, j'ai inexorablement pris mes marques et quelques habitudes
qui me paraîtront peut-être décalées une fois sur le territoire
francais. J'avoue que j'ai hâte de vivre ces sensations de retour chez
soi et j'ai le pressentiment que cela va être TRÈS intense et
intéressant après plus d'un an (d'un trait) sans voir une boulangerie,
assister à un bœuf manouche au Cascabel ou dîner au Fou du Roi.

Je ne parle pas du petit américain en face du pont Saint Mihiel, de la
rue Kervégan, et de la rue de la Marne noire de monde le samedi après
midi.

En revanche je dois vous avouer que le francais moyen m'agace et me
fait de plus en plus honte au fur et à mesure que le temps passe. Je
comprends que les Québécois soient tannés et nous traitent de «
Maudits francais ». Surtout lorsque je regarde Questions pour un
Champion (eh oui, j'ai toujours accès à quelques émissions bien de
chez nous par icitte). Alors j'ai un peu peur d'être effrayée… et de
reprendre mon accent francais.

(…)

Ojála que pueda salir ese pais sín llorar, que tenga bastante fuerza
para regresar y que la luz sea siempre más fuerte que la noche.

(…)

La suite dans 15 jours…

vendredi 9 juillet 2010

Updated

Un petit mot pour vous dire que j'ai pu enfin transferer pleinnnn de photos pour vos ptits yeux... Alors ca se passe sur la colonne de droite. Comme d'habitude !


... Mais il en reste plein d'autres...

jeudi 8 juillet 2010

Sweet BC...

Rockies and Osoyoos, BC.


Et un album photo ci-dessus, un ! Et forcement il est loin d'etre garni parce que technologiquement c'est encore le bazar.


Le titre de ce message est un tant soit peu ironique.

Hola mis amigos... Ces dernieres semaines furent la vraie Aventure pour moi (avec un grand A oui), et je n'ai pas encore le courage de la relater.


En tout cas le resultat de cette viree au BC c'est que j'ai "perdu" 800$ + un iPod, parcouru 2000km pour rien jusqu'a Calgary et vécu des choses pas très fun. Passons !


Je rentre donc la queue entre les jambes au Quebec, sans argent, sans le droit de travailler (la faute a ma chere citoyennete francaise). Vais-je pouvoir rentrer en France un jour ??


Mais tout va bien, no worries. Je prends l'avion lundi direction Montreal !

lundi 21 juin 2010

The whole year

Willow & moi


Quelqu'un m'a rappelé ce matin que cela faisait tout juste un an que je trainais mes guêtres dans ce vaste pays. Je rigole, je le savais deja.

En tout cas c'est ca, Canada, j'y suis j'y reste !

Je suis vraiment tannée des technologies, oublions les photos, je vais en mettre quelques unes icitte et c'est tout.

La fin de semaine derniere j'ai eu la chance de voir les baleines non loin de Tadoussac. Campement sur les rochers, c'etait tellement calme et beau... J'ai aussi revu la mer et eu le temps de faire quelques ablutions sur mon visage seulement parce que meme pour moi la bretonne, l'eau a 4 degrés était fraiche !

Reveil a l'aurore a 4h du matin, le souffle des baleines qui recrachent l'eau s'entendait de la tente.


Place au lever de soleil superbe apres le show des baleines...


Les journees au bord de l'eau s'enchainent et se ressemblent presque mais point d'ennui a l'horizon... Ca c'etait de vraies vacances ! Des couleurs magnifiques et un beau temps...


Et pour finir je vais vous faire saliver un peu avec les Rocheuses dont je parle tant sans aucune illustration depuis des mois... En voici ! Mais sincerement, ca ne represente que le quart de la beaute et de l'immensite des lieux...


Et pour terminer, une photo tres poetique de mes chevilles au bout de 3 jours assises non-stop. Je savais deja que j'avais des problemes aux jambes, voici la confirmation ! C'est tout, pour le moment ! Ne vous inquietez pas pour le pauvre gars derriere, mes pieds sentaient bons.


Back

Je suis arrivée a la "maison" !

Kelowna, ses yellow cab, et mon ancien chez moi. Seule Logan était au
courant de mon arrivée et n'a pas fait suivre l'info. Kayla était
tellement surprise "What are you doing here!? You're not in
Montreal !". Le choc en sortant de la salle de bain de me voir sur le
pas de la porte. Je trouve ça drôle.

Oui, après 75h de bus, dont 3h de deviation, et 1h en rade dans un
village magnifique (entouré des montagnes Rocheuses, on va pas se
plaindre ça aurait pu être a Sintaluta dans le Sask), on est enfin
arrivé. Hugs a la gare d'autobus a toute la gang de québecois avec
qui j'ai voyagé mais que je rejoins dans quelques jours aux cerises.

Séquelles du voyage : j'ai les chevilles et les pieds enflés comme
une mémère de 70 ans qui fait de la rétention d'eau, et une
belle..... diarrhée... a cause de toutes les cochonneries que j'ai
mangé ces derniers jours. Un français m'a même embrassé sur la joue
en me disant "T'es trop mignonne, a chaque arrêt tu as un truc dans la
main". Wow la réputation! bon ok, je mérite ce qu'il m'arrive, c'est
vrai, j'avais une crème glacée en main. D'ailleurs ça vaudrait le
coup de raconter le coup de la machine automatique qui récupère les
crèmes glacées avec un aspirateur pour les faire ensuite tomber dans
le trou pour qu'on puisse les ramasser après achat. Y sont fuckés par
icitte !

J'essaie de décompresser mais dur de dormir tout de suite. En tout
cas... Je réécris bientôt pour conter ma fin de semaine d'avant
(illustrée attention) qui en vaut la peine!

Petite note sur les Rocheuses toujours aussi impressionnantes,
magnifiques, pleines d'énergie. J'ai aimé entendre les soupirs
d'admiration de ceux qui les voyait pour la première fois.

samedi 19 juin 2010

Interlude / Until the morning

Et voilà, j'ai quitté les jolis cantons de l'Est pour un bus puant et
bondé pendant 3 jours. Ça parait que notre trajet va être peut-être
détourné a cause de fortes pluies...

Pour une fois je ne suis pas trop tannée de ce voyage, je laisse errer
mon âme dans les vastes prairies du Manitoba (et bientôt du
Saskatchewan) et je ne m'en lasse pas, au contraire. J'aimerais que ça
dure un mois !

Je connais par cœur les arrêts de bus de ce vaste pays, les spots où
relaxer a chaque pause (un coin de nature loin du groupe du bus of
course) et je garde mes habitudes : a mi-parcours un lavage de cheveux
dans le lavabo a l'aéroport de Winnipeg. J'ai hâte de voir Calgary,
les Rocheuses demain matin.

Ce voyage est comme un pèlerinage, retour en terre connue. En
attendant Kelowna, ses rues / avenues, sa senteur de bois, Knox
mountain et mon parc préféré avec vue sur les montagnes (et ptet
même le vélo de James), je profite des étendues d'herbe jusqu'à
l'horizon.

J'observe les "groupes" se former dans le bus, et même des
rapprochements tangibles entre gens, c'est cute. J'ai moi même un
compagnon de voyage qui aime raconter des histoires. Ceci reste bien
entendu amical (!!). Le temps passe vite !

Le temps dehors est chaud et très sec. Ciel azur. Irrespirable. Ce
n'est pas la première fois que je ressens ça dans les Prairies, c'est
un climat rude. Les villages sont toujours autant déserts, je
n'aimerais pas habiter par la bas.

En tout cas, encore une fois, j'aime cette traversée.

mardi 1 juin 2010

Le petit Paradis

Ouf me voila de retour a Saint Adriham ! J’ai passe un excellent moment a Lennoxville la semaine derniere chez Elise et Eric, on a beaucoup travaillé, au point que ce mardi je suis toujours un peu maganée (fatiguée). Il faut dire qu’a present j’aide ma voisine Monique a ranger sa dépense pour faciliter les travaux qui vont y etre fait. On a mis 7h hier pour tout vider et tout ranger, et trois heures de plus pour corder le bois ! Elle me paye un peu et me nourrit aussi en échange de mon aide.

Mes travaux sont plus au moins fini pour la semaine, ENFIN ! Depuis novembre dernier je n’ai pas eu plus de 3 jours de repos, ca commence a tirer sévere sur l’organisme ! Stéphanie m’a laissé sa maison jusqu'à vendredi, je garde Willow, son superbe chien, je tonds le gazon, et répare son vélo en attendant son retour.

Icitte c’est tellement calme que je profite au maximum de l’extérieur. Je dors sur le sofa sous la galerie jusqu'à 2h du matin avant de monter me coucher. J’entends les oiseaux (dont j’apprends les noms et les chants), j’ai vu des lucioles hier. Willow me protege des coyotes et autres porc-épic qui trainent dans les environs. Il faisait doux pour y passer la nuit mais je ne voulais pas risquer de tomber malade. En tout cas, j’ai élu domicile sur le sofa avec la musique qui sort par la fenetre !

Je me dis que j’ai trouvé un petit paradis dans la campagne québécoise, je m’impregne de plus en plus de leur maniere de parler si bien que je m’étonne souvent de ces phrases si spontanées comme « J’comprends pas l’affaire, ca fit pas, c’est trop tight, faudrait pogner la patente et la pluger leu » que je dis avec naturel. Bref, je suis en plein calme, je travaille un peu pour tout le monde, je ne m’ennuie pas, tout ca dans un cadre génial… Quand je pense a la suite j’ai l’estomac qui se noue car j’ai l’impression que quoiqu’il arrive je vais aller vers quelque chose de moins bien que ce que j’ai a présent.

Le temps me rattrape !

Cette fin de semaine c’est le parté ici (comprendre grosse fete), Steph finalise son dernier film en ce moment meme a Montréal, et ensuite nous partons lundi prochain en Abitibi pour une grosse semaine. Cette région forestiere est située a la frontiere Ouest du Québec, cela prend 16h de route, encore des tonnes de paysages vont s’offrir a moi ! Et apres je prends le bus pour le BC… 3 jours de route supplémentaires. Cette année j’aurais roulé pres de 20 000 km. Pas pire !

Je vais essayer de prendre quelques photos et de vous en envoyer. Mais ici c’est toujours la meme chose coté technologie !

A bientôt.

Le son du moment :

Thievery Corporation - Indra

- Treasures

- Air Batucada

jeudi 27 mai 2010

I'm gonna fuck it up again, gonna do in the detail.

Ceci est la decouverte du mois de mai 2010, je vous invite a la jouer
le temps de la lecture :) :

http://www.youtube.com/watch?v=pokyLl-633o&feature=youtube_gdata

Alors alors ! J'ai accès au wifi pour la première fois depuis un mois
avec mon iPod, c'est la fête, alors j'en profite pour laisser une
trace avant un long nouveau silence.

Ce dernier mois est assez "intense" pour toutes sortes de raisons, je
rencontre des gens vraiment importants qui m'accueillent les bras
ouverts et avec qui tout coule, je ne me pose pas de questions, la vie
est bien calme et sereine par ici !

Il y a 3 jours j'ai eu la chance de participer au mix du film de
Stephanie a Montreal et donc de voir l'étendue d'un travail d'une
réalisatrice de film. C'était un jour important car c'est le premier
jour d'une période de 10 jours où ils commencent a placer ensemble
les sons et les images. On ne croirait pas mais c'est un travail
fastidieux pour le mixeur et pour information en 5h de travail on a
fait que 7min de film sur les 70min prévues. Voilà, imaginez les
exigences demandées !

Encore un passage traumatisant a Mtl cette semaine, j'etais très
contente de reprendre la route verte des Cantons de l'Est pour
rejoindre Elise, Eric & leurs 3 enfants pour quelques jours, pour des
travaux mineurs en masse près de Sherbrooke jusqu'à demain. Ensuite
j'aide Monique ma voisine (oui on peut dire que maintenant j'habite
sur le rang 10 ouest de Saint Adriham!) pour quelques dollars aussi,
tout s'enchaîne plutôt rapidement avec peu de temps pour se relaxer
sur le sofa face aux chemins de terre et au coucher de soleil dans la
belle campagne nord américaine.

Finalement j'ai repris un billet de bus pour le BC... et oui j'ai
craqué, je repars ce 17 juin, pour aller cueillir les cerises comme
prévu.
Je suis prête pour une 3ème traversée... Mais je pense déjà a la
4ème !

Just FAST AS I CAN. Wouhooou.

jeudi 20 mai 2010

Take it easy baby, take it as it comes

Ces temps ci ma vie est rythmee par Ray Lamontagne, Fiona Apple, et la fameuse chanson de The Doors, titre de cet "article".

En ce moment il fait beau et chaud ici, pour vous dire nous attendons 30 degres dimanche ! Demain je m'en vais rester chez Stephanie, en face de chez Monique qui a trouve une piscine dans les vidanges ! Je crois que la fin de semaine va etre bonne a rien faire !

En effet, vous croyez peut etre que je fous rien ici, en realite il y avait pas mal de travail chez Josee et j'ai accomplit un travail considerable d'arrachage de mauvaises herbes qui en aurait decourage plus d'un ! Heureusement j'avais toujours le Mont Ham en vue, et Grugeau et Delica, mes 2 ENORMES matous magnifiques pour m'accompagner. Je suis bien dehors, je bronze assez vite, et transpire beaucoup avec tout ce travail ! Mais le soir je suis recompensee d'un bon repas, de bieres entre voisins de rang, et c'est un plaisir.

Je commence a connaitre tellement de gens dans cette belle region que ca en devient fou ! Un diner par icite, un crashage dans la montagne avec mon oreiller... Hier soir, coucher de soleil devant le Mont Ham, avec mon oreiller et Grugeau, un chat magnifique ronronnant sur mes jambes... Que demander de mieux ?? Et bien sur pas UN edifice construit par l'homme en vue sur pres de 180 degres de vue... C'est BON.

Cette fin de semaine c'est la fete du bucheron, je vais aider Monique a faire des crepes un petit peu, je vais aussi aller ramasser de la roche chez Mario (ici les champs sont bourres de roches et chaque printemps ils engagent des gens pour ramasser car ca peut briser la machinerie), comme j'ai deja fait ailleurs la semaine derniere (10$ de l'heure, et faire ca pendant 8h je peux vous dire que c'est dur!).

La semaine prochaine je vais a Montreal, puis retour a Sherbrooke ou je vais rester 4 jours chez des gens rencontres la fin de semaine pour faire des travaux (encore a 10$ de l'heure). Tout s'enchaine !

Voila je n'ai pas une minute a moi, je dois finalement deja vous laisser...
Je pense a vous !

samedi 15 mai 2010

Fast as you can

Hello mes amis !

Je n'ai pas beaucoup de temps pour laisser des nouvelles ici, toujours
perdue dans la campagne je me sens bien au boutte !

Je commence a connaitre pas mal de gens dans le coin, il fait beau,
partie de petanque, biere, et la semaine je fais du jardin avec une
vue magnifique sur le mont Ham.

Demain je retourne a Sherbrooke pour faire le marche et acheter des
RILLETTES. Mon dieu je n'en ai pas mange depuis presque un an. Je
CAPOTE.

Ca a l'air calme par chez moi mais il se passe plein de choses, un peu
de censure ne fait pas de mal haha !

En tout cas je suis bien implantee icite et je risque d'y rester
jusqu'a mon retour au BC.

Des bises a vous !

dimanche 2 mai 2010

Gwan Go do it

Ce weekend j'ai la ferme pour moi toute seule, autant vous dire que je
profite de cette solitude pour me ressourcer car jusqu'à mon retour en
France je n'aurais guere l'opportunite de faire ce que je veux
(sous-entendu je vais devoir m'adapter aux gens qui m'entourent et
faire des concessions sur plein de choses, LE truc difficile pour moi
mais au moins je l'aurai fait, je me force a changer!). Il fait plutot
beau donc je profite de la terrasse et du hamac pour me reposer, lire,
faire la vaisselle quand je veux, ecouter le meme titre de musique a
fond sur la sono, partager le dejeuner de Monique la Bretonne et de
Stephanie la realisatrice de film. J'aime ca.

Depuis que je suis ici j'ai eu l'occasion de voir plein de choses : un
ranch de chevaux, une etable de chevres et de lapins (tout bebes mimis
!!), les vaches laitieres, et tous les paysages merveilleux qu'offre
la campagne des Cantons de L'Est. Certes, compare a la Colombie
Britannique il n'y a rien a voir mais les couleurs sont vraiment
superbes et il a de plus neige quelques fois. Aujourd'hui ou demain je
vais m'offrir l'ascension du Mont Ham, une vue a 360 degres a 7 km
d'ici. Ce que j'aime c'est cette tranquillité qui regne. Et puis chose
nouvelle : je trippe a fond sur les coniferes, sapins, epinettes,
epinettes bleuesss mouahhh c'est trop beau (je passe aussi beaucoup de
temps avec les 2 chats de la ferme!).

Sherbrooke, la belle Sherbrooke ! C'est une ville qui m'a beaucoup
plus, de vieux batiments imposants temoignant d'une realite historique
(ce qui est deja beaucoup pour le Canada!), et surtout de la
colonisation BRITANNIQUE ! Les sentiers de la riviere sont magnifiques
mais le plus enchanteur fut de visiter la 'vieille ville'. C'est en
fait un quartier de vieilles maisons a la sauce anglaise, tellement
magnifique ! Bien entendu j'ai oublie mon appareil photo (on ne se
refait pas). Je vous avoue que technologiquement tout m'enerve en ce
moment, je ne suis pas capable de trouver un ordinateur qui reconnaît
mon disque dur, ou alors qui a assez de puissance pour telecharger mes
photos. Bref j'ai mes memoires pleines que ce soit dans ma tete ou
technologiquement !

Je suis censee quitter ma ferme actuelle avant la semaine prochaine.
Mais ou vais-je aller ? J'ai envie de rester dans la region de
l'Estrie j'avoue (ou je suis en ce moment) et il se trouve que Josee,
une amie de mes hotes a besoin d'aide pour son jardin. Je crois que
c'est tout vu :). Je vais rester ici pour 2 petites semaines de plus !

dimanche 25 avril 2010

Chez Les Freaks

Hey vous n'avez pas tellement l'habitude d'etre sans nouvelles pendant
si longtemps… Je sais ! D'une part je n'ai pas trop le gout, et
d'autre part je suis en pleine campagne et mes hotes ne possedent
qu'un modem 56k (c'est-à-dire les premiers modem a bas debit qu'on
utilisait dans les annees 90)!

Je suis arrivee dans cette ferme ce 9 avril et n'en repartirais que le
7 mai. Je ne sais pas trop bien ce que je ferai apres, mais ma mere
s'occupe de ca, si ce n'est pas le fun… :)

Alors comment ca se passe ? Plutot tres bien ! C'est assez dur a
decrire mais je me suis deja trouvee une compatriote bretonne de 60
ans qui habite juste de l'autre cote de la route. Les francais sont
partout ! Sur la route ou est situee ma ferme, il doit y avoir pas
plus de 10 voisins, on est comme seuls au monde, c'est vraiment le
pied.
Pour l'anecdote, la densite au kilometre carre est tellement faible
ici, qu'avec l'Australie, c'est l'un des seuls endroits de la terre ou
les scientifiques peuvent ecouter les etoiles qui explosent a des
milliards d'annees lumieres d'ici. Parce qu'il y a peu de pollution
sonore et lumineuse. Vous pouvez donc vous faire une idee du calme du
coin.

En face de la ferme il y a aussi une laiterie detenue par Mario le
moustachu (et qui porte une salopette), il doit avoir 40 vaches
laitieres, et c'est production intensive (pas de bio chez lui!). Le
deuxieme jour de mon arrivee j'ai donc pu assister a un veulage de
vache, et pas n'importe laquelle, la vache a 86 points ! Mais j'y
reviendrai a ces points. Donc elle avait un ventre enooorme, et
semblait paisible alors qu'un veau etait prêt a sortir.
Malheureusement il etait pas situe du bon cote, les pattes etaient les
plus proches du vagin, il a donc sorti les force step pour tirer le
veau. Avant il a bien entendu plonger sa main dans le vagin de la
vache et a crie 'Hey ! Icitte c'est ben chaud!!', en nous invitant a
faire de meme. Je n'ai pas ose ! (Pas encore).
Bon le veau a fini par arriver avec son placenta qui faisait une boule
remplie de sang pendant derriere les fesses de la pauvre vache a 86
points… Mario l'eclate direct, le sang gicle partout et le placenta
tombe a terre. Cela fera un bon repas pour Baloo, le gros chien
aveugle et sourd de la ferme. Miam

Mario est passionne par ses vaches, il me fait faire le tour du
proprietaire chaque fois que je vais jaser la bas, et m'explique donc
que les vaches sont notees en fonction de si la jambe est trop arquee
ou pas assez, et tout plein d'autres criteres. Bref, sa meilleure
c'est celle a 86 points, il trippe a fond !

Moi mes travaux sont divers et varies, deplacer des enormes tas de
crottin de cheval avec une pelle et une brouette, decloutes des
planches que l'on veut recuperer, nettoyer les terrains, enlever les
feuilles mortes dans les plates bandes… Bref le travail ne manque pas,
je mange bien, et mes hotes sont vraiment tres sympas.

De temps en temps je vais a la ville pour claquer tout l'argent que je
ne pourrai plus depenser quand je voudrai prendre l'avion pour
retourner au BC. Le bus c'est en effet fini, je ne retraverserai pas
ce grand pays une troisieme fois en bus ! J'essaierais de redonner des
nouvelles mais sachez que tout va bien. La prochaine fois je vous
parlerai de Sherbrooke, la plus belle ville que j'ai vu au Canada !

mercredi 7 avril 2010

On the road (still)

Amis / Ottawa - Mars 2010

Je suis revenue de l'erabliere de Rene car les erables ne coulent plus, la saison est finie! Impossible de telecharger mes photos nulle part, c'est un peu la misere... Je suis donc revenue a Montreal pour 2 jours ou je squatte chez une de mes copines ci-dessus. A vous de trouver le point commun entre nous haha.

Erabliere / Saints-Anges - Avril 2010

Je reste a Montreal jusqu'a vendredi et de la je vais a Sherbrooke (a l'est de Montreal) ou les proprietaires de la prochaine ferme ou je vais travailler viennent me chercher ! Et c'est reparti pour une nouvelle visite d'un coin que je ne connais pas. Je n'ai pas la force de m'etendre ici pour le moment, je suis fatiguee et j'ai passe une journee stressante a Mtl aujourd'hui apres avoir nettoyer 1300 seaux hier (oui, ceux que vous voyez sur la photo!).

A tres bientot, et en guise de cadeau, mon dernier peche mignon du Velvet Underground (Law devrait aimer ca ;) Cliquez juste ICI

mercredi 31 mars 2010

Retard

Je suis partie de Kelowna il y a un tout petit peu plus d'une semaine
et vous n'imaginez pas le nombre de feuilles que j'ai griffonné
depuis... Ou que j'aurais pu griffonner car a vrai dire je n'ai eu le
temps que dans le bus!

Parlons-en... Ce long voyage, trop long voyage qui ne devait durer que
3 jours mais qui finalement a duré 4 jours! 6h d'attente a Calgary et
12h a Thunder Bay (une ville moisie d'Ontario) n'ont pas été prévu
ni même communiqué par la société a l'achat de mon billet.. J'ai du
prendre mon mal en patience après les magnifiques rocheuses dans
l'ouest, des Prairies jusqu'en Ontario. Par chance j'ai réussi a
dormir dans le bus et je n'étais pas trop fatiguée !

Après être partie mardi matin de Kelowna, je débarque vendredi a
minuit a Montreal et quelle joie de retrouver mes copines ! Ni une ni
deux nous partons fêter cela dont je n'aurais même pas les stigmates
au petit matin après une nuit de 5h et 7 shots de tequila... Ce qui me
vaudra le surnom de "la Slovaque". Le weekend aura été chargé mais
tellement bien, j'ai eu même l'occasion de visiter Ottawa (comme si je
n'avais pas assez vu la route les derniers jours!), puis glande a
Quebec dans un hôtel trois étoiles (j'ai vraiment des copines
sympas!).

Et voilà enfin LA CABANE A SUCRE !

Wouh, attendez je prends ma respiration, je ne sais même pas par quoi
commencer.. Peut être par dire que la cabane a sucre est l'endroit ou
l'on "travaille" le sirop d'érable. Parce que le sirop ne coule pas
directement de l'arbre ! Sur chaque arbre des seaux sont disposés et
accroché sous une tubulure qui rentre dans le tronc de l'erable pour
récupérer la sève qui est en fait de l'eau d'érable. On court donc
dans la neige avec des chaudières (des seaux en francais !) et on
ramasse toute l'eau d'érable que l'on transfère dans une tonne (une
citerne), et quand on se tape 1600 érables a 3 en 2 jours on le sent
que c'est physique! Parfois il y a tellement de neige que l'on met des
raquettes!

Bref on remplit 2 ou 3 tonnes (citernes) par jour et on la vide a
chaque fois dans un bassin. Une fois ce bassin remplit, on ouvre les
vannes pour que l'eau descende dans l'evaporateur (la bouilleuse qui
disent les québecois), et la... Je ne peux pas vous raconter il faut
voir les photos (qui seront updatées plus tard of course). La
bouilleuse est ENORME, ça fait tellement de vapeur que l'on ne voit
pas les personnes de l'autre cote de la machine. On la chauffe au bois
ttes les 15 min, jusqu'à ce que l'eau d'érable atteigne 219°C. Une
fois cette température atteinte on coule le sirop d'érable dans un
baril et c'est fini ! Mais on boue l'eau pendant 5h une fois la
bouilleuse allumée. Bref c'est un travail de malade, ça sent bon le
sirop, et c'est fatiguant.

Les conditions de vie a présent ! Je crois que c'est une expérience
de malade car je vis dans une cabane avec Rene et son amie, il n'y a
qu'une pièce, pas de gaziniere, pas de douche ou de machine a laver!
Les toilettes (sèches) sont au fond du jardin... Quel bonheur de faire
caca en regardant la forêt enneigée ! Bref aucun confort, le poêle
qui fonctionne bien la journée s'eteint au milieu de la nuit faute de
bois et je me les gele grave !

On est bien au milieu du bois mais ça prendrait un peu plus de soleil
quand même... ! Il fait gris, il pleut, 3°C, la neige arrive
jusqu'aux mollets.

Sinon j'ai bien entendu retrouvé nos amis québecois et leurs
expressions de fou alors je continue de vous faire partager cela :

C'est le fun... en baptême / en tabarnouche / en crime (c'est vraiment
geniaaal)
On va se payer la traite (on va se faire plaisir)
On va jouer au washer (je ne sais tjs pas ce que c'est... Ah ces mots
anglais tabarnouche!)
Y fait frète (il fait froid/frais)
On va l'sortir de d'la (vous avez compris)
On va y aller ass soir (ne pas confondre avec le mot anglais, j'essaie
de retranscrire phonétiquement la phrase!)
Ça prend la laveuse (il faudra le passer a la machine a laver)
C'est epeurant (c'est effrayant)

Bref j'en aurai sûrement d'autres mais mes premières impressions se
confirment, quand je pose des questions aux québecois ils répondent
toujours a cote, alors que je fais en sorte d'être précise dans le
choix des mots.. Mais peut être que c'est trop compliqué pour eux !
Globalement la communication est difficile et (je l'avais déjà
remarqué) il y a beaucoup de radotages ! Fin bon on verra la suite :).

Vous aurez compris que je n'ai pas Internet vu les conditions de vie
ici alors a plus tard !

lundi 22 mars 2010

Ce rythme obsédant

Et voilà c'est fait, j'ai rendu "mon" vélo ! C'est affreux de se dire
que l'on monte dessus pour la dernière fois, c'était mon compagnon de
vie a Kelowna, c'est avec lui que j'ai vu toutes sortes de lumieres au
coin Sutherland & Pandosy ave quand je revenais du parc. C'est lui que
je laissais en bas de Knox quand j'allais me crasher dans l'herbe de
la montagne, et encore lui que je prenais pour revenir du pub. J'étais
triste de dire au revoir a James aussi.

A partir de demain, je sais que même si je reviens je ne marcherai
plus dans la rue comme si c'était chez moi, je ne regarderai plus a
360° autour de moi pour voir les montagnes, et de constater qu'au
milieu d'Ethel on aperçoit Knox d'un cote et de l'autre les montagnes
enneigées.

Je pars dans moins de 24h et rien n'est fait, je dois trouver le
courage pour tout ranger, trier, jeter, et je n'aime pas. Je suis, de
plus, que très peu motivée par les 3 jours de bus non-stop qui
m'attendent, sachant que de vendredi a dimanche je ne sais pas ou je
vais rester et que je vais avoir besoin de récupérer. 3 jours de fast
food, 4000 km de route, manger des conneries, ne pas dormir ! Pensez a
moi, quand vous serez en weekend ça signifie que je serai arrivée !

Je n'aurai probablement pas Internet avant un moment (ça va me faire
du bien) car je vais bosser au fin fond de la campagne alors a bientôt
pour de nouvelles aventures !

mardi 16 mars 2010

Energie


Alors pour les sceptiques, voici l'herbe "orange" !

Et un nouvel album photo avec une vue sur la ville de Kelowna au coucher de soleil. Vous pourrez aussi voir la Tire au Maple Fest avec mon ami Rene. Vous constaterez la chemise a carreaux !! On a des cliches ridicules a propos des canadiens, mais celui de la chemise a carreaux est vraiment etablit comme un FAIT.

Random

Sinon je n'ai pas trop d'energie en ce moment, pas envie de parler anglais, ca me fatigue de toujours me concentrer meme si ca va bien mieux au niveau des conversations, je parle de maniere bien plus spontanee et je suis plutot contente de me dire que je rentrerai en France avec un anglais plutot correct. Apres il va s'agir de ne pas le perdre, mais j'ai aussi comme objectif de retravailler mon espagnol.

Mon ami Rene m'a rappele, je vais aller travailler dans son erabliere des fin mars, et ca me fait bien plaisir car je connais deja lui et sa copine et ce sont des gens funs. Ca va me faire du bien de revenir au Quebec, ne plus reflechir pour communiquer (enfin c'est bizarre en ce moment car j'arrive de moins en moins a m'exprimer en francais, la langue anglaise a pris 50% de mon cerveau).

Je vais devoir rendre mon super velo a James.... La ca me dechire le coeur, je l'aime trop.



Sur ce je vais me faire couper les cheveux, la coupe des 22 ans !!!

mercredi 10 mars 2010

Betteraves (les)

Aujourd'hui je suis retournee a Knox mountain, c'est si beau la bas ! L'herbe est orange clair, il y a des plein de pins, et des chemins de randonnees trop mignon. Il fait enfin un ciel bleu azur a Kelowna c'est genial. Et 1 petit degre.

J'ai aussi achete un billet de bus pour repartir sur Montreal ce 23 mars ! Je quitte mon job et mon logement et je retourne en terre connue ou ca parle francais et puis mes amis a Montreal quelques jours. Je vais travailler dans une ferme (au sud de la Beauce et donc a l'est de MTL) ou peut-etre a l'erabliere de mon ami. J'en avais marre d'etre ici et de ne pas bouger, alors je vais me ressourcer chez nos amis quebecois !

Bon je reviens en BC debut juin ; quand meme !

Point culture : Kelowna signifie Grizzli en indien ! Ils ont adopte le nom de cette ville en mille-huit cent quelque chose.

J'oublie aussi de dire que plein de nouvelles photos sont disponibles sur la colonne de droite pour ceux qui n'ont pas encore fait les curieux !

dimanche 7 mars 2010

Swing

Oh lala je ne sais pas depuis combien de temps je n'ai pas écrit (peut
être 4 jours), mais j'ai plein de trucs a raconter.

Job :
C'est la merde. Déjà depuis un mois j'y vais plus ou moins a
reculons, enfin quand je sors je me sens mal de sentir la graisse sur
moi, la douche est comme une purification, a tel point que je me
douche le bouton de l'eau chaude au Max et que ce n'est pas encore
assez chaud. Dernièrement la merde au boulot a atteint son apogée :
les philippins sont arrivés et les propriétaires ont changé des
choses par rapport aux plages horaires. Je ne rentrerai pas dans les
détails mais en gros mes heures en pâtissent (-10h sur la paie =
moins 95$), et en plus sans etre payée plus, je me retrouve a former
des gens qui prennent mes heures pour le même salaire et dans des
conditions abominables (en plein rush avec le propriétaire derrière
mon dos qui leur gueule dessus comme un putois, sérieux faut voir
ça). Top le marché du travail Canadien hein? En bref, je commence a
être impatiente de partir, parce que ce n'est pas une vie et que pour
me consoler je consomme : eh oui, mes fameuses restrictions sont dures
a appliquer (8$ de Reese's pour cette semaine haha + le curry chicken
malaysien !). En plus je bosse les weekends a 6h du mat jusqu'à 2h,
merci pour la vie sociale avec les potes qui sortent surtout le
weekend (forcément).

Hockey :
Ouiiii c'est fait ! A 3 semaines de la fin de la saison je suis allée
voir mon match de hockey. Ostie qu'c'etait l'fun !! C'est vraiment un
SHOW énorme, et quelque part même si c'était nord américain, c'est
tellement plus appréciable que nos stades de foot... Le stadium est
bien plus petit, on peut voir le vieux se curer le nez en face (car
oui faut savoir qu'au moins 70% de la population sont des cheveux
blancs!), et ça n'a rien a voir avec le hockey a la télé, mais RIEN!
A chaque but y'a un gros son de trompette qui se répète (celui d'un
bateau qui arrive dans un port) avec de la musique a fond, je trouve
ça trop bien. Quand une occasion est manquee les gens crient en coeur
"hooooo", ou encore "haaaaa". Il y a 3 mi-temps de 20 min, et entre
celles-ci 20 min de pause. Durant ces dernières les gens se ruent
forcément dans les fast food qui se trouvent dans le stadium tels de
bons consommateurs. Le criss de gardien a l'entrée m'a dit que je ne
pouvais pas rentrer avec mes Reese's achetés a l'extra food pour
l'occasion... Criss d'ostie, il m'a énervé en tabarnouche, j'ai du
laissé mon sac de 8$ a la merci de tout le monde dans mon panier de
vélo, mais je l'ai retrouvé intact (bonne nouvelle je me suis baffree
dans mon lit en rentrant) !

Maple fest :
Hé oui aujourd'hui s'tait l'jour d'la caban'a suc', cââââline! La
cabane a sucre est une fête ou se rassemblent les Québecois avec de
la musique bien d'chez eux, a manger, et de la tire forcément (pour
ceux qui veulent se rafraichir la mémoire a propos de la tire, revoir
mon article de fin janvier, probablement le dernier) ! J'etais
bénévole pour cet événement avec mon ami René qui produit son
propre sirop d'érable depuis 25 ans. On a fait plein de tires, les
gens adorent ça, et c'est tellement le fun de rouler sur la glace (oui
Marie j'ai pensé a toi :)). J'ai donc parlé québecois toute la
journée (ha oui c'est pour ça qu'vous comprenez pas tout les mots
aujourd'hui tabarouette!), rencontré plein de gens, un numéro par-ci
d'une angevine qui a ptet besoin de moi dans sa plantation de vignes,
un autre contact tjs dans la vigne, des conseils pour les cerises cet
été et enfin René! Après le "festival" (ça restait un événement
modeste mais sympathique au boutte) je me suis retrouvée au pub avec
toute une gang de québecois, just hang out. Avec René on s'est pris
une petite marche ensuite sur les bords du lac, sur les plages et
voilà que se présente peut etre une opportunité salvatrice pour
moi : travailler dans son érablière au Quebec, en Beauce ! Vous
reviez tous d'une 3ème partie des Feux de la Beauce, hé bien cela
pourrait peut être se réaliser prochainement. Il me paierait le
billet de bus pour aller la bas (et dire qu'il me proposait l'avion et
que j'ai refusé), et j'irais faire ce qu'on appelle "les sucs", en
gros la récolte du sirop si j'ai bien compris. J'en saurai plus la
semaine prochaine mais cette eventualité me plait beaucoup surtout
qu'ici j'en ai un peu marre. Bref, redevenir indépendante, travailler
dans la nature et arrêter de consommer pour un moment. Je remettrais
le Yukon pour après les cerises car j'entends tellement de gens qui me
disent qu'on peut se faire 200$ par jour pendant un mois et demi...

J'aurais tellement de choses a raconter, bientôt 9 mois que je suis
ici et tous les jours de nouvelles choses deviennent normales pour
moi, communes, s'entassent dans mon esprit, et j'oublie ce que je
pourrais bien raconter. Je crois que même si j'ai envie de faire
partager le maximum, je n'ai pas assez d'énergie pour le faire car je
la mets a profit pour aussi vivre ma vie. Alors je ne peux que vous
donner rendez-vous en vrai après la fin de mon périple, a moins que
vous souhaitiez partager sa dernière ligne droite... Vous êtes
tellement bienvenus en BC !

mardi 2 mars 2010

The end has no end







Je pensais que je commencais a me lasser de Kelowna et de ses montagnes environnantes, la faute a une routine entamee depuis plus de 3 mois.

Mais voila, le printemps revient, et le temps passe aussi de plus en plus vite. Quoi, deja plus de 8 mois que je suis au Canada (Dont 6 mois a Kelowna) ? Je suis sortie de ma torpeur hivernale et j'ai reappris a regarder Kelowna comme la premiere fois : ces montagnes qui se dressent, immenses, derriere l'insigne de mon supermarche "Extra Food", ces odeurs particulieres, et puis encore ces montagnes dont les sommets sont toujours enneigees tout autour de moi. Ces montagnes que je regarde quand je prends l'air au boulot pour me ressourcer et revenir dans la graisse (et c'est encore plus bienvenu qu'avant car la clim etant cassee je rotie comme les roasts beef en ce moment). Mais comment je vais faire pour vivre ailleurs ??










Je recommence plus activement mes balades, et cette fois ci j'ai un compagnon allemand qui a un velo alors c'est encore mieux de partager cela, de rouler longtemps et finalement finir sur la plage avec un cafe du Tim Horton devant le coucher du soleil. Non ca ne s'invente pas !




Comme le dit Lou Reed : Hey Honey, Take a walk on the wild side...




Voila, je dois rentrer en france dans un peu moins de 6 mois, alors maintenant j'apprends pleinement a profiter. Je vais voir un match de hockey vendredi, je sors beaucoup de soirs et je suis tellement fatiguee que je m'endors sur le canape apres le boulot et me reveille a 3h du matin pour me mettre au lit. N'importe quoi. Dimanche prochain je vais encore aller faire la Tire au festival de l'Erable "Maple Fest" de Kelowna !

Je n'imagine pas me retrouver dans une ville aussi plate que Nantes, avec un taux d'humidite a 100%, de la pluie, et pas grand chose de "beau". Pas de lac qui se reflete dans les montagnes, pas de lumieres differentes chaque jour a photographier. Une nature inexistante. Plate, plate, plate. Mais comment vous faites hein ? Dites moi...

Alors je vais rentrer par chez vous, chez moi... Mais je ne sais plus ou c'est chez moi en ce moment. Je me rends compte que tout me deviens familier, meme la langue avec laquelle ca va mieux, les habitudes des gens, la vie quoi...

Alors je vais retourner profiter de tout ca avant de m'envoler dans quelques mois.

jeudi 18 février 2010

C'est parti !

Après avoir vécu en abondance ce mois de décembre et de janvier me
voici de retour en période de restriction ! Et c'est dur car cette
fois ci elle n'est pas imposée par les facteurs extérieurs mais par
moi-même qui doit faire des efforts surhumains pour abandonner toutes
sortes de bonnes choses : REESE's, viandes a profusion (retour aux
pates / nuggets!), apporter mon lunch au fast food et non acheter sur
place... Et arrêter le poulet au curry malaysien du Mad Mango... (En
revanche je n'inclue pas certains frais incompressibles comme mon pack
de 12 cokes par semaine!)

... Tout ça parce que j'ai ENFIN décidé de partir au YUKON début
mai, ceci pour un mois... Et sur le pouce comme on dit icite ! En bus
ça met presque autant de temps que Montreal / Kelowna (2 jours et
demi), mais traverser la BC + le Yukon en stop et s'arrêter plus ou
moins quand on veut c'est top car le paysage parait fantastique. Il se
pourrait que j'ai un compagnon de voyage, genre gros baroudeur qui a
passé l'hiver (pas bien rigoureux qd même) en tente.

Alors il reste 2 mois et demi avant le départ.. Autant dire que je
dois me serrer la ceinture. Mon Visa se terminant le 21 juin je dois
payer 100€ pour le prolonger de 3 mois, + l'assurance santé (80€),
et c'est la qu'on remercie la famille qui donne un coup de pouce pour
l'anniversaire et Noël (merci!).
Oui parce qu'après le Yukon je reviens en Juin du cote de Kelowna,
plus précisément a Osoyoos (20km des USA) pour ramasser les cerises
et me faire pas mal d'argent (dormir sous tente me permettant
d'economiser 3 loyers) pour payer mon billet d'avion retour ! Haha, je
me dis parfois que je suis un peu folle de suivre ce planning ou
peuvent intervenir des changements et me mettre dans la m**** pour X
raisons. Mais bon c'est ça aussi qui est le fun.

Et après... Beeeen je rentre ! Pour faire quoi ? Ça c'est encore en
reflexion parce que j'aurais bien aimé rester au Canada aussi mais je
me ravise pour des questions strategiques. A vrai dire je ne sais
toujours pas quoi faire mais bon au moins ça ne me prend plus la
tête. Et si je bloque encore, l'année prochaine on enchaine sur le
PVT en Nouvelle Zelande comme ça je gagnerai du temps.

Plus de 2 mois dans ce fast food... Comment vais-je faire ? Tiens
d'ailleurs j'ai reçu ma fiche de paie pour la quinzaine auj, et il y a
marqué dessus "Congrats on employee of the month!!" avec en surligné
fluo mon bonus de 25$ pour l'occasion : mais LOL, plus ridicule comme
bonus tu meurs. J'ai donc décidé d'acheter 25$ de REESE's (putain ça
coûte 12.80$ le kilo !!!), ça sera proportionnel a leur connerie.