Le jour où l'on comprend pourquoi les ghettos existent.

Il y a encore peu je broyais un peu du noir (j'avoue) car je ne
trouvais pas de solutions ici. C'est ce qui arrive a certains de mes
amis à present...
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Ma colocataire peine a trouver du travail et a se faire des amis ici (comme tous les étrangers que nous sommes) et elle déprime vraiment car elle tombe sur des propriétaires de restaurant idiots ou des vrais connards (pardon pour l'insulte).
Elle souhaite émigrer mais n'est pas loin de baisser les bras car rien ne va. A la maison, on a frôlé le drame avec le dénommé Harry car c'est un autiste qui ne parle pas quand il y a un problème, qui répond a chaque fois a côté des questions posées. Situation très inconfortable. De plus financièrement c'est autant la cata pour elle que pour moi!

Même son de cloche du côté de Fred & Elif. Ce sont 2 amis qui ont voulu tenter l'aventure canadienne, que j'ai rencontré a la pizzeria a Montreal. Ils ont trouvé un logement mais pas de travail et socialement aussi bien que professionnellement ils galèrent. Le moral a zéro, ils ne font rien de leur journée, squattent chez eux par manque de finances..

Bref tout ça pour dire qu'être étranger dans un pays ne se vit pas toujours très bien lorsque l'on arrive, et cette expérience fait prendre bcp de recul par rapport a nos populations d'immigrés (en france par exemple). Je comprends pourquoi ils se rassemblent par communautés car même si j'évite d'aller au centre culturel français parfois ça me démange !

Me voilà donc a soutenir mes camarades du Visa "working holidays" comme je le peux, sachant que ça se passe dans notre tête et que souvent l'intervention extérieure n'y peut pas grand chose. Il suffit d'une rencontre, d'une 2ème rencontre et tout se décante par magie... Et même dans la déprime il faut savoir être aux aguets, car de merveilleuses choses arrivent ensuite.

J'ai de la chance d'avoir passé le "first step" comme dit Mayrin. Je vais travailler tous les jours au resto, j'adore mes collègues et je dois ameliorer mon anglais. La boss du restaurant, Lauretta, est une italienne émigrée qui sait elle aussi ce que c'est d'arriver seul dans un pays... J'ai le droit a mon hug tous les jours, c'est ma nouvelle maman de substitution ! Par contre l'accent italien + anglais, j'ai bcp bcp de peine a comprendre..

En attendant on est nombreux a partir de chez nous (je parle pour moi et mes copains dont j'ai relaté l'histoire), avec plein d'illusions "on va rencontrer plein de monde, on va trouver des jobs et on va se debrouiller simplement", et en fait on se casse la mâchoire sur un trottoir un peu trop dur car on oublie que nos repères ne seront pas là... Ici c'est la vie qu'on se prend de plein fouet hors du cocon, c'est comme une bonne vieille vague bretonne dans la g*****, ça réveille !


Maintenant je plane, Marie la quebecoise a raison, doux voyage entre euphorie et déprime! Mais en ce moment c'est euphorie parce que j'aime vraiment cette qualité de vie... Non je ne regrette pas la France, ca ne me manque pas... Parce que je fais ce que j'ai décidé de faire depuis 1 an et c'est veritablement le premier projet de ma vie auquel j'aspirais depuis des années et que je concretise... Je suis fière aujourd'hui ! Et pour demain j'aurai d'autres choses a prouver...

Je me suis donnée comme objectif d'occuper mes journées intelligemment ici puisque je ne travaille que le soir : étudier encore et encore tout et n'importe quoi a la super bibliothèque de kelowna (tres agréable). Pour l'instant je me laisse trop aller par paresse devant le téléachat nord américain, les feux de l'amour avec Full Throttle & Ruffles voir même pizza a 15h de l'aprem.. Ça n'a aucun sens !

Mais parfois c'est bon... Hein ho. Hé ho hein! "TOOOO". (spéciale
dedicasse a Moman, ça me manque nos restaurants bi-hebdomadaires car
même si je mange tous les jours au resto.. C'est pas pareil!).

"when people run in circles it's very very...mad world"
2 fans comprendront.