mardi 25 décembre 2012
J'ai retrouvé la foi !
Ces trois derniers mois ont été tranquilles, j'ai été assez végétative, profitant de la vie, et de l'amas d'argent que j'avais (on s'entend, je suis étudiante), par rapport à d'habitude. Pas besoin de stresser pour une broutille, même la taxe d'habitation était payée en avance! Heureusement car recevoir cette foutue feuille le 24 décembre et te dire que la limite pour payer était le 17, j'ai trouvé ça trop fort.
Je suis enfin en vacances, je peux me concentrer sur autre chose : mon travail en anthropo qui s'accumule et comme je n'ai rien branlé ce semestre c'est assez sérieux! Il fallait donc que je retrouve la foi en ma formation pour m'y remettre et je me demande si ce n'est pas cette caissière déguisée en Père Noël ce 24 décembre au Casino, qui a permis de donner tout le sens de mes études.
Loin de moi les moqueries sur cette personne qui est très souriante et sympathique. Ayant fait le même métier j'aime leur donner du bonheur (un sourire et une parole suffisent!), leur montrer que des gens les reconnaissent et qu'elles ne sont pas des automates. Je commence à bien la connaitre de vue malgré mes rares passages au supermarket, toujours la même patate, je me demande cependant si son attitude n'est pas robotisée comme mon ex-collègue Patricia. Ce métier oblige à prendre des attitudes et des postures différentes selon les clients, ce qui est fatigant sur 7 heures de travail, mais qui entraine du coup une certaine personnalité mécanique, qui n'engage pas trop ses sentiments, dont la rigidité s'entend au fond de la voix. Comme lorsque la caissière vous dit "Bonjouuuur!" ou "9,52 € s'il vous plaît!" avec une voix stridente qui ne ressemble en rien à la sienne en réalité.
Car leur réalité est trop souvent mésestimée, nous ne savons pas qu'une heure de travail est égale à trois minutes de pause. Faites le calcul. Oui, c'est bien ça, 18 minutes de pause, bien chronométrées, durant lesquelles vous avez le temps soit de manger, soit de fumer, soit d'aller au toilette. Ou de faire à moitié les trois. Les codes du travail sont appliqués à leur strict minimum, ne laissant aucune marge de manoeuvre au salarié, et on ne devrait pas se plaindre ? Je m'arrêterai à ce dernier exemple : certaines n'ont pas le droit de boire de l'eau à la caisse, imaginez les jours d'été...
Ce simple exemple m'a rappelé ce qui me faisait vibrer, une anthropologie du travail. Que je ne ferai pourtant pas, mais la passion est revenue. Qu'elle dure nom de Dieu !
jeudi 6 décembre 2012
When the sun goes down
Voilà déjà l'hiver, ou encore ?
La lumière du soleil est blafarde même en milieu d'après-midi. J'ai séché trois cours (sur 9!) cette semaine, et en rentrant plus tôt j'ai décidé de traverser le parc en marchant. En partant de la fac, quel plaisir ce fut de constater la neige sur les Monts du Lyonnais à l'Est qui côtoient ces nuages cotonneux enfin vidé de leur pluie. L'air est frais et pur, ou du moins semble-t-il l'être, j'ai envie d'aller à la montagne, ce qui tombe bien puisque j'ai la chance d'y passer un nouvel an dans 3 semaines.
A part ça, je suis perdue en ce moment. Voici venu le temps de faire les choix professionnels de sa vie future, et j'en ai aucune idée... Alors je joue probablement au sabotage de ma propre formation qui m'ennuie de plus en plus. La psychologie et la sociologie sont nourrissantes comparés à ces cours d'anthropologie qui se répètent. Je ne sais que faire, quel sujet de prédilection choisir ? Je n'en ai aucun, si ce ne sont des multitudes d'intérêts. Mais voilà venu aussi le temps de la spécialisation. Je préfère ne pas en entendre parler mais madame D'Ag insiste souvent pour que j'en parle. Où vais-je continuer ? Je ne sais pas !
Mes 25 ans arrivent... J'ai l'impression que l'angoisse du futur disparait peu à peu malgré mes problématiques actuelles. Je me sens libérée d'un poids, j'avance avec confiance. Cependant, je suis encore un peu dans cette situation d'égarement, refusant la prise de passion spontanée pour une chose particulière. Et pourtant il me faut du sens dans cette vie pour avancer!!
Alors faisons un état des lieux de mes intérêts :
La lumière du soleil est blafarde même en milieu d'après-midi. J'ai séché trois cours (sur 9!) cette semaine, et en rentrant plus tôt j'ai décidé de traverser le parc en marchant. En partant de la fac, quel plaisir ce fut de constater la neige sur les Monts du Lyonnais à l'Est qui côtoient ces nuages cotonneux enfin vidé de leur pluie. L'air est frais et pur, ou du moins semble-t-il l'être, j'ai envie d'aller à la montagne, ce qui tombe bien puisque j'ai la chance d'y passer un nouvel an dans 3 semaines.
A part ça, je suis perdue en ce moment. Voici venu le temps de faire les choix professionnels de sa vie future, et j'en ai aucune idée... Alors je joue probablement au sabotage de ma propre formation qui m'ennuie de plus en plus. La psychologie et la sociologie sont nourrissantes comparés à ces cours d'anthropologie qui se répètent. Je ne sais que faire, quel sujet de prédilection choisir ? Je n'en ai aucun, si ce ne sont des multitudes d'intérêts. Mais voilà venu aussi le temps de la spécialisation. Je préfère ne pas en entendre parler mais madame D'Ag insiste souvent pour que j'en parle. Où vais-je continuer ? Je ne sais pas !
Mes 25 ans arrivent... J'ai l'impression que l'angoisse du futur disparait peu à peu malgré mes problématiques actuelles. Je me sens libérée d'un poids, j'avance avec confiance. Cependant, je suis encore un peu dans cette situation d'égarement, refusant la prise de passion spontanée pour une chose particulière. Et pourtant il me faut du sens dans cette vie pour avancer!!
Alors faisons un état des lieux de mes intérêts :
- La langue bretonne et la disparition/survivance des dialectes régionaux français
- Les études de genre
- Le jardin, la campagne et la ruralité
- La mémoire, la transmission, le patrimoine
- La musique
- La mer, les montagnes, la forêt
jeudi 11 octobre 2012
Moments de vie à l'université
De retour d'un concert un peu spécial au grand amphi de Lyon 2 sur le campus des berges du Rhône. Un moment d'électro expérimentale jouissif assis dans ce grand amphithéâtre aux lumières tapissées. Les yeux fermés, on laisse nos oreilles fonctionner et on écoute ces sons parcourir les multiples enceintes disposées tout autour de nous. Et derrière nos yeux fermés on s'imagine chacun des images que nous procure cette succession de sons. Incroyable moment.
Hier j'ai vécu ces petites joies quotidiennes de la fac en attendant MS, un enseignant avec qui j'avais un rendez-vous. Son bureau jouxte celui de tous nos enseignants dans un petit coin reculé de la fac au dernier étage. Me voilà devant la porte à attendre durant une heure que son précédent rendez-vous se termine. Le prof d'anthropologie écologique me voit de son bureau et m'entretient de questions sur lesquelles je travaille en ce moment, me donne des tuyaux. Et plusieurs fois passe devant moi JS, le prof brésilien de la fac. "Vous êtes pounie?" me dit-il en rigolant. Il repasse avec sa bouteille d'eau pleine "C'est pou' mes fleu' ". "Vous voulez les voi'? Venez, jé vous montre". J'ai le droit à la visite de son bureau et à une conversation sur la vie des plantes.
Retour dans le couloir, MS sort de son bureau et m'invite à y entrer pour que je m'y installe en l'attendant. Un bureau lumineux donnant sur le parc, au troisième étage du bâtiment. Le temps est beau. Je regarde les livres dans la bibliothèque et me lance dans la lecture du livre de Ronan le Coadic, "L'identité Bretonne". Et voilà que la femme de ménage passe, et insiste lourdement sur le fait que la fenêtre est ouverte et qu'il faut leur dire de la fermer car ils oublient tout le temps. "Surtout la personne âgée" dit-elle, ne se doutant pas que c'est le professeur émérite dans notre département, une grande star de l'anthropologie. Regards croisés.
MS revient au bout de 45 minutes, et nous voilà partis pour une heure de conversation. Nous sommes assis autour d'une table ronde, et derrière lui j'aperçois le paysage. Une petite pluie de printemps dans un ciel bleu pourtant parsemé de nuages blanc et gris, dans une lumière de fin de journée. Le paysage était aussi délicieux que la conversation que nous menions. Je venais lui entretenir de ma problématique entre trajectoire personnelle et trajectoire professionnelle, et ce fut concluant. Il ne lésine pas à me raconter beaucoup d'éléments de sa vie tout en me conseillant sur diverses questions. Très humain et plein de bon sens dans ses interventions, mais surtout de la psychologie.
Mais les entretiens avec cet homme sont épuisants, après une heure de conversation riche, je suis rentrée chez moi sonnée. Autant par l'effort intellectuel qu'il provoque sans arrêt, que par ce moment de plaisir mutuel. Et pourtant je n'entretiens aucune adulation à son égard, ces conversations appellent simplement à la sensibilité et à de l'humanité.
Et un extrait du concert de ce soir en lien ci-dessous
Tod Dockstader – Piece #1
Hier j'ai vécu ces petites joies quotidiennes de la fac en attendant MS, un enseignant avec qui j'avais un rendez-vous. Son bureau jouxte celui de tous nos enseignants dans un petit coin reculé de la fac au dernier étage. Me voilà devant la porte à attendre durant une heure que son précédent rendez-vous se termine. Le prof d'anthropologie écologique me voit de son bureau et m'entretient de questions sur lesquelles je travaille en ce moment, me donne des tuyaux. Et plusieurs fois passe devant moi JS, le prof brésilien de la fac. "Vous êtes pounie?" me dit-il en rigolant. Il repasse avec sa bouteille d'eau pleine "C'est pou' mes fleu' ". "Vous voulez les voi'? Venez, jé vous montre". J'ai le droit à la visite de son bureau et à une conversation sur la vie des plantes.
Retour dans le couloir, MS sort de son bureau et m'invite à y entrer pour que je m'y installe en l'attendant. Un bureau lumineux donnant sur le parc, au troisième étage du bâtiment. Le temps est beau. Je regarde les livres dans la bibliothèque et me lance dans la lecture du livre de Ronan le Coadic, "L'identité Bretonne". Et voilà que la femme de ménage passe, et insiste lourdement sur le fait que la fenêtre est ouverte et qu'il faut leur dire de la fermer car ils oublient tout le temps. "Surtout la personne âgée" dit-elle, ne se doutant pas que c'est le professeur émérite dans notre département, une grande star de l'anthropologie. Regards croisés.
MS revient au bout de 45 minutes, et nous voilà partis pour une heure de conversation. Nous sommes assis autour d'une table ronde, et derrière lui j'aperçois le paysage. Une petite pluie de printemps dans un ciel bleu pourtant parsemé de nuages blanc et gris, dans une lumière de fin de journée. Le paysage était aussi délicieux que la conversation que nous menions. Je venais lui entretenir de ma problématique entre trajectoire personnelle et trajectoire professionnelle, et ce fut concluant. Il ne lésine pas à me raconter beaucoup d'éléments de sa vie tout en me conseillant sur diverses questions. Très humain et plein de bon sens dans ses interventions, mais surtout de la psychologie.
Mais les entretiens avec cet homme sont épuisants, après une heure de conversation riche, je suis rentrée chez moi sonnée. Autant par l'effort intellectuel qu'il provoque sans arrêt, que par ce moment de plaisir mutuel. Et pourtant je n'entretiens aucune adulation à son égard, ces conversations appellent simplement à la sensibilité et à de l'humanité.
Et un extrait du concert de ce soir en lien ci-dessous
Tod Dockstader – Piece #1
lundi 1 octobre 2012
Le retour à Lyon
Le retour a toujours sonné en moi comme quelque chose de difficile, désastreux, plein de désespoir. Quelque chose qu'il fallait surmonter. Des retrouvailles émouvantes, des embrassades, et puis ensuite la dure réalité que l'on retrouve après l'avoir oubliée.
Le retour est une chose que je redoute, surtout après un moment magique. Mais ce moment magique l'est-il parce que justement je m'attends à ce retour ? Habile manoeuvre de mon cerveau pour me faire osciller entre joie & torpeur.
Cependant ...
Cette fois-ci ce fut le retour à Lyon, Lyon 2 ma fac, Lyon mes amis, Lyon mon quartier. J'ai irrémédiablement sentit une joie dès mon arrivée à la gare. Quentin était là, ses cheveux avaient poussé avec le temps passé, prêt à porter mon gros sac. Il faisait bon.
En 6 heures de temps ce retour s'est transformé en retrouvailles impromptues et heureuses. Toutes ces personnes de mon quartier qui me croyaient définitivement partie pour ailleurs, dont ma vieille voisine de 86 ans, Rosa, tellement triste lorsque je lui ai dis au revoir quelques mois auparavant. Effusions de joies et de bises : je me suis sentie chez moi pour la première fois de ma vie.
Il m'aura fallut 2 ans pour construire un semblant de cercle social, un endroit dont je maîtrise l'espace, appartenir à une sorte de territoire. Je comprends ce que ça veut dire l'amour de son quartier. Et une fois que l'on y est parti c'est dur d'y retourner.
Car oui, je ne suis pas très loin de ce quartier, mais je n'y suis pas pleinement non plus, j'ai traversé le périphérique, me voilà à Lyon, et non plus à Vénissieux. Mon nouveau quartier est aussi très intéressant, cosmopolite. Je suis passée des italiens aux arabes, et j'aime voir comment ces derniers s'approprient l'espace urbain les soirs de beau temps. Tous ces hommes en djellaba qui discutent par petits groupes avec animation sur les terrasses des snacks et sur les divers mobiliers urbains alentours. Ce fameux soir je me suis sentie comme à Barbès, mais j'ai sourit de voir ce spectacle culturel face à moi en me disant que nous européens, n'étions pas si conviviaux et que nous préférions rester cloîtrés chez nous plutôt que traîner dehors.
En-dehors de ces quartiers qui font mon bonheur, j'ai aussi l'amour de mon université. Je fais à présent partie de son personnel et j'en suis très fière. J'aime marcher dans ces couloirs alambiqués, discuter avec des anciens profs qui m'ont touchés et que je rencontre par hasard, et aussi rencontrer à n'importe quel moment de la journée quelqu'un que je connais et qui m'arrête dans ma motivation à aller travailler. L'Université est chronophage en rencontres et en discussions, c'est un bonheur quotidien d'arpenter ses couloirs, de sentir cette odeur caractéristique, de rigoler avec la femme du kiosque à sandwich, de saluer le personnel ménager... Bref, de se sentir partie prenante de cette grosse machine, et ressentir tout à fait l'opposé de la solitude qui accable nombre d'étudiants.
Je ne veux pas me fâcher avec toi, Université.
Le retour est une chose que je redoute, surtout après un moment magique. Mais ce moment magique l'est-il parce que justement je m'attends à ce retour ? Habile manoeuvre de mon cerveau pour me faire osciller entre joie & torpeur.
Cependant ...
Cette fois-ci ce fut le retour à Lyon, Lyon 2 ma fac, Lyon mes amis, Lyon mon quartier. J'ai irrémédiablement sentit une joie dès mon arrivée à la gare. Quentin était là, ses cheveux avaient poussé avec le temps passé, prêt à porter mon gros sac. Il faisait bon.
En 6 heures de temps ce retour s'est transformé en retrouvailles impromptues et heureuses. Toutes ces personnes de mon quartier qui me croyaient définitivement partie pour ailleurs, dont ma vieille voisine de 86 ans, Rosa, tellement triste lorsque je lui ai dis au revoir quelques mois auparavant. Effusions de joies et de bises : je me suis sentie chez moi pour la première fois de ma vie.
Il m'aura fallut 2 ans pour construire un semblant de cercle social, un endroit dont je maîtrise l'espace, appartenir à une sorte de territoire. Je comprends ce que ça veut dire l'amour de son quartier. Et une fois que l'on y est parti c'est dur d'y retourner.
Car oui, je ne suis pas très loin de ce quartier, mais je n'y suis pas pleinement non plus, j'ai traversé le périphérique, me voilà à Lyon, et non plus à Vénissieux. Mon nouveau quartier est aussi très intéressant, cosmopolite. Je suis passée des italiens aux arabes, et j'aime voir comment ces derniers s'approprient l'espace urbain les soirs de beau temps. Tous ces hommes en djellaba qui discutent par petits groupes avec animation sur les terrasses des snacks et sur les divers mobiliers urbains alentours. Ce fameux soir je me suis sentie comme à Barbès, mais j'ai sourit de voir ce spectacle culturel face à moi en me disant que nous européens, n'étions pas si conviviaux et que nous préférions rester cloîtrés chez nous plutôt que traîner dehors.
En-dehors de ces quartiers qui font mon bonheur, j'ai aussi l'amour de mon université. Je fais à présent partie de son personnel et j'en suis très fière. J'aime marcher dans ces couloirs alambiqués, discuter avec des anciens profs qui m'ont touchés et que je rencontre par hasard, et aussi rencontrer à n'importe quel moment de la journée quelqu'un que je connais et qui m'arrête dans ma motivation à aller travailler. L'Université est chronophage en rencontres et en discussions, c'est un bonheur quotidien d'arpenter ses couloirs, de sentir cette odeur caractéristique, de rigoler avec la femme du kiosque à sandwich, de saluer le personnel ménager... Bref, de se sentir partie prenante de cette grosse machine, et ressentir tout à fait l'opposé de la solitude qui accable nombre d'étudiants.
Je ne veux pas me fâcher avec toi, Université.
jeudi 2 août 2012
Sur la Route
J'ai envie de repartir sur la route... Faire du woofing, travailler de mes mains, les salir, les abîmer dans la terre, voir les couchers de soleil, suer à grosses gouttes, bricoler. Mais je sais ensuite que je regretterai de ne pas nourrir mon cerveau.
Alors comment faire pour concilier les deux ?
Alors comment faire pour concilier les deux ?
vendredi 27 juillet 2012
Me siento viva
No sé lo que ocurre en mi espiritu, pero cada noche en mi cama, estoy buscando el sueño sin conseguir a dormir. Cada vez mas pienso a mi edad, 24 años y suena como una cosa magnifica.
No puedo explicarlo, yo me siento viva por la primera vez en mi vida.
No puedo explicarlo, yo me siento viva por la primera vez en mi vida.
lundi 9 juillet 2012
Ce n'est pas pour cette fois
Il y a quelques mois je n'avais aucun doute sur mon acceptation par l'université de Sherbrooke, et voilà que le printemps d'érable a éclaté au Québec, me privant de revenir dans ce beau pays.
Je n'en suis pas mécontente, j'en profiterai pour monter d'autres projets. Et puis finalement, je vais passer un an de plus à Lyon 2, et ça, c'est chouette !
Je ne sais pas si j'y reviendrai d'ailleurs. Voilà presque 2 ans jour pour jour que j'ai fait certaines choses dont je ne suis pas très fière. Un mois après, je rentrais en France.
Et voilà, deux ans, que ça passe vite ! J'ai fait tellement de choses, j'en ai appris d'autres. Je ne regrette pas mon parcours, je m'instruis à la faculté, et je souhaite le faire encore davantage.
Prochain voyage : Burkina Faso ?!
Je n'en suis pas mécontente, j'en profiterai pour monter d'autres projets. Et puis finalement, je vais passer un an de plus à Lyon 2, et ça, c'est chouette !
Je ne sais pas si j'y reviendrai d'ailleurs. Voilà presque 2 ans jour pour jour que j'ai fait certaines choses dont je ne suis pas très fière. Un mois après, je rentrais en France.
Et voilà, deux ans, que ça passe vite ! J'ai fait tellement de choses, j'en ai appris d'autres. Je ne regrette pas mon parcours, je m'instruis à la faculté, et je souhaite le faire encore davantage.
Prochain voyage : Burkina Faso ?!
samedi 5 mai 2012
Printemps
Petit mémento du printemps, et des plantations de mon futur jardin !
- Prunus
- Magnolia
- Fleurs de Pommiers
- Lilas
- Muguet
- Verveine
- Oeillets d'Inde
- Myosotis
- Camélia
- Seringat
A suivre...
- Prunus
- Magnolia
- Fleurs de Pommiers
- Lilas
- Muguet
- Verveine
- Oeillets d'Inde
- Myosotis
- Camélia
- Seringat
A suivre...
mercredi 25 avril 2012
Un temps de bois
Il y a des jours où tout se passe bien, tout coule de source. Je suis "en pleine conscience" comme dirait Ingrid, l'infirmière de la médecine préventive, avec qui je me suis liée d'amitié. Alors dans ces jours-là, je dis "Merci l'univers".
Ca commence par un réveil normal, quelques minutes sous la couette à se réveiller doucement. Partir en retard pour son cours de sociétés néolithiques car pour une fois j'y vais à pied, ayant laissé mon vélo à la fac la veille. Rencontrer le voisin d'en-dessous qui propose un lift jusqu'à la fac, et arriver pile à l'heure !
C'est aussi s'ennuyer profondément à ce cours que j'ai séché très souvent, au bout d'une heure un rire nerveux me prend, je me dis que je vais passer voir Ingrid pour discuter, au lieu d'écrire au blanco sur les tablettes de l'amphithéâtre.
On me dit qu'elle est à la maison de l'étudiant en train de dispenser ses séances de shiatsu. J'y vais à tout hasard espérant la voir sortir de son local, et à peine deux minutes après mon arrivée je vois son sourire dans l’entrebâillement de la porte. Et je lui dis que je voulais la voir ne pouvant pas assister à notre rendez-vous de shiatsu du 16 mai, car je déménage. Et à ce moment-là, elle me dit que la personne qu'elle est censée avoir en soin ne s'est pas présentée. A moi la séance !
Shiatsu du midi, je rate le début d'un autre cours. J'arrive une demie-heure en retard, mais malgré cela, l'enseignant me souhaite naturellement la bienvenue. Le vent souffle fort dehors, les nuages sont nombreux, mais je comprends pourquoi cette journée se déroule sans accrocs : c'est un temps de bois ! Les arbres du parc ont été taillés par le vent, et sur le chemin se retrouvent de nombreuses branches.
C'est ma dernière semaine dans cette fac, à Lyon, à voir les stands des anarchistes, cette ambiance gauchiste, ces gens et certains professeurs que l'on croise et recroise au gré des jours. Aucun ne se ressemble, tout y est impersonnel, mais c'est à la fois un délicieux sentiment de se mouvoir dans cette ambiance où le taux d'abstention aux présidentielles doit être le plus élevé de France.
Plus que trois jours de boulot, et quelques révisions avant de quitter cette ville pour... Sherbrooke à la mi-août ! L'aventure recommence bientôt ! Ce n'est pas sans angoisses malgré ce retour prochain dans un pays déjà connu.
Je n'oublierai jamais cette université, cette mixité, merci Lyon 2 pour ces beaux moments !
Ca commence par un réveil normal, quelques minutes sous la couette à se réveiller doucement. Partir en retard pour son cours de sociétés néolithiques car pour une fois j'y vais à pied, ayant laissé mon vélo à la fac la veille. Rencontrer le voisin d'en-dessous qui propose un lift jusqu'à la fac, et arriver pile à l'heure !
C'est aussi s'ennuyer profondément à ce cours que j'ai séché très souvent, au bout d'une heure un rire nerveux me prend, je me dis que je vais passer voir Ingrid pour discuter, au lieu d'écrire au blanco sur les tablettes de l'amphithéâtre.
On me dit qu'elle est à la maison de l'étudiant en train de dispenser ses séances de shiatsu. J'y vais à tout hasard espérant la voir sortir de son local, et à peine deux minutes après mon arrivée je vois son sourire dans l’entrebâillement de la porte. Et je lui dis que je voulais la voir ne pouvant pas assister à notre rendez-vous de shiatsu du 16 mai, car je déménage. Et à ce moment-là, elle me dit que la personne qu'elle est censée avoir en soin ne s'est pas présentée. A moi la séance !
Shiatsu du midi, je rate le début d'un autre cours. J'arrive une demie-heure en retard, mais malgré cela, l'enseignant me souhaite naturellement la bienvenue. Le vent souffle fort dehors, les nuages sont nombreux, mais je comprends pourquoi cette journée se déroule sans accrocs : c'est un temps de bois ! Les arbres du parc ont été taillés par le vent, et sur le chemin se retrouvent de nombreuses branches.
C'est ma dernière semaine dans cette fac, à Lyon, à voir les stands des anarchistes, cette ambiance gauchiste, ces gens et certains professeurs que l'on croise et recroise au gré des jours. Aucun ne se ressemble, tout y est impersonnel, mais c'est à la fois un délicieux sentiment de se mouvoir dans cette ambiance où le taux d'abstention aux présidentielles doit être le plus élevé de France.
Plus que trois jours de boulot, et quelques révisions avant de quitter cette ville pour... Sherbrooke à la mi-août ! L'aventure recommence bientôt ! Ce n'est pas sans angoisses malgré ce retour prochain dans un pays déjà connu.
Je n'oublierai jamais cette université, cette mixité, merci Lyon 2 pour ces beaux moments !
vendredi 17 février 2012
Ici et ailleurs
Aujourd'hui, j'ai pour la énième fois traversé la France.
Quel pays plat! Insipide, sans saveur. Une succession de champs et de petits bosquets éparses. Rien n'échappe à la domestication de l'Humain, il n'y a plus la moindre parcelle de "Nature", pas la moindre faune. Le temps était gris, brumeux, mais mes yeux se st dévoilés : j'ai vu mon pays triste sous le joug de l'hiver.
L'intérieur hostile des Terres, plates, sans reliefs durant des centaines de kilomètres. Le ciel pèse comme un couvercle, l'air est frais et humide, le même qu'à mon retour de France.
Je ne sais plus d'où je revenais. Guadeloupe? Canada? La transition entre le continent américain et l'europe est tjs interpellante. Ces odeurs différentes au sortir de l'avion, l'air qui touche notre peau et qui porte les odeurs du vieux monde. Son histoire, son vécu, son essence.Ce vieux monde aux idées moisies, aux gens lettrés et impudents, si sûr, si supérieurs, héritiers des belles Lumières et des pires idéologies.
Un peuple métissé ethnocentrique, un peuple qui a du renier ses origines depuis la suppression des dialectes régionaux au profit du français en 1536 par François Ier. Peuple colonisateur, souvenirs ravageurs. Mémoire ignorée, faits répétés.Je ne sais pas quel sera l'avenir de mon pays natal. Son histoire est trop lourde à porter, son futur n'augure rien de bon. Reste à s'échapper pour éviter le fardeau du présent.
mardi 17 janvier 2012
I wish I was there
Aujourd'hui, je vais vous raconter la vérité.
Je suis rentrée depuis plus d'une année de ce voyage, je n'ai pas laissé de mot ici depuis un bout de temps, je n'y ai pensé que dernièrement, mais j'ai globalement laissé mes souvenirs se décanter peu à peu.
Le retour a été très difficile, je commençais à m'acclimater à ce pays, j'y ai grandit, je suis devenue quelqu'un d'autre en l'espace de 14 mois, qui m'ont semblé 10 ans. Quelqu'un d'autre qui a néanmoins conservé son lourd passé.
Je revenais en France avec l'optimisme de retrouver mes proches, mon pays, et tout ce qu'il offre et qui me manquait. En réalité, je n'ai pas retrouvé ce que j'avais laissé, je suis revenue sans rien y reconnaître. J'avais perdu tous mes repères, j'ai redécouvert les miens sous un autre jour, et malheureusement ce ne fut pas toujours en bien.
Je me suis sentie si décalée, si peu à ma place, ne sachant pas bien quoi faire, que je ne me sentais plus chez moi. Et pourtant, j'avais tellement hâte de retrouver ma Bretagne natale, Nantes, mes amis. J'ai eu l'impression d'arriver dans un pays étranger, trop changée pour comprendre les miens, et pour qu'eux me comprennent. Et encore aujourd'hui.
Ce genre de voyage change à jamais une personne. Je suis incapable de le raconter, il y a tout et rien à dire, c'est l'histoire d'une vie dans une vie, quelque chose que l'on ne peut partager. Ce qui est important pour moi, ne le sera pas pour toi. Incompréhension. Alors finalement on cesse d'en parler. Cette histoire est mon sang qui bouillonne, mon coeur qui bat, mon esprit qui vole, et il n'y a que moi qui peut saisir l'intégralité de tout cela. Parfois les mots sont désuets, inutiles. Parfois, car relire entièrement ce blog, l'histoire de mon voyage, m'a remémorée tant de sentiments et de situations ! Je suis heureuse de l'avoir écrit, et bientôt sera peut-être le moment de le poursuivre.
Cette nuit je me suis baignée dans une insomnie. Mes pensées étaient chaudes, elles sentaient le bois humide, l'au(l)ne du printemps. J'ai revu cette cabane au milieu de l'érablière, j'ai senti cette odeur de bois chaud qui se dégageait du vieux poêle artisanal. Celui-là même qui s'éteignait au milieu de la nuit, qui entraînait des réveils douloureux à près de zéro degré dans cette cabane construite par mon hôte.
La nuit tombée je me promenais dans l'immense bois, éclairé par la lune, évitant les restes de neige. Les chaudières, récoltant l'eau d'érable prête à être bouillie pour en faire du sirop, étaient accrochées aux érables. Près de 2 000 seaux dont on entendait à tour de rôle la cadence de ces gouttes précieuses, qui une à une tombaient en pluie. Une pluie de goutte, les arbres vivent, éjecte leur précieuse eau pour notre plus grande joie.
Les lendemains matins ces seaux étaient pleins. Je chaussais mes bottes et m'en allait courir dans la neige pour aller récupérer cette eau destinée à bouillir. Chaque goutte est précieuse, mon seau dans lequel je transvasais l'eau des autres seaux était lourd. J'en renversais parfois avec une certaine culpabilité. Je courais dans cette neige qui m'arrivait jusqu'aux mollets, d'arbres en arbres, dans le froid ensoleillé.
J'aimerais tellement pouvoir y retourner, bientôt ce sera la saison des sucres, de récolter l'eau, et de la faire bouillir dans cette machine énorme qu'il faut alimenter en bois 4 heures durant, pour obtenir 1 baril de sirop.
Je ne sais pas si je pourrais prochainement le faire, en tout cas ce que je sais, c'est que j'ai déposé un dossier pour étudier à l'université de Sherbrooke l'an prochain, et j'aurais la réponse dans quelques mois. A vrai dire je n'ai aucun doute sur l'acceptation de celui-ci, mais il faut garder une infime réserve, au cas où :-).
Look at your childhood behind you, it's so far away, it's so far away
Je suis rentrée depuis plus d'une année de ce voyage, je n'ai pas laissé de mot ici depuis un bout de temps, je n'y ai pensé que dernièrement, mais j'ai globalement laissé mes souvenirs se décanter peu à peu.
Le retour a été très difficile, je commençais à m'acclimater à ce pays, j'y ai grandit, je suis devenue quelqu'un d'autre en l'espace de 14 mois, qui m'ont semblé 10 ans. Quelqu'un d'autre qui a néanmoins conservé son lourd passé.
Je revenais en France avec l'optimisme de retrouver mes proches, mon pays, et tout ce qu'il offre et qui me manquait. En réalité, je n'ai pas retrouvé ce que j'avais laissé, je suis revenue sans rien y reconnaître. J'avais perdu tous mes repères, j'ai redécouvert les miens sous un autre jour, et malheureusement ce ne fut pas toujours en bien.
Je me suis sentie si décalée, si peu à ma place, ne sachant pas bien quoi faire, que je ne me sentais plus chez moi. Et pourtant, j'avais tellement hâte de retrouver ma Bretagne natale, Nantes, mes amis. J'ai eu l'impression d'arriver dans un pays étranger, trop changée pour comprendre les miens, et pour qu'eux me comprennent. Et encore aujourd'hui.
Ce genre de voyage change à jamais une personne. Je suis incapable de le raconter, il y a tout et rien à dire, c'est l'histoire d'une vie dans une vie, quelque chose que l'on ne peut partager. Ce qui est important pour moi, ne le sera pas pour toi. Incompréhension. Alors finalement on cesse d'en parler. Cette histoire est mon sang qui bouillonne, mon coeur qui bat, mon esprit qui vole, et il n'y a que moi qui peut saisir l'intégralité de tout cela. Parfois les mots sont désuets, inutiles. Parfois, car relire entièrement ce blog, l'histoire de mon voyage, m'a remémorée tant de sentiments et de situations ! Je suis heureuse de l'avoir écrit, et bientôt sera peut-être le moment de le poursuivre.
Cette nuit je me suis baignée dans une insomnie. Mes pensées étaient chaudes, elles sentaient le bois humide, l'au(l)ne du printemps. J'ai revu cette cabane au milieu de l'érablière, j'ai senti cette odeur de bois chaud qui se dégageait du vieux poêle artisanal. Celui-là même qui s'éteignait au milieu de la nuit, qui entraînait des réveils douloureux à près de zéro degré dans cette cabane construite par mon hôte.
La nuit tombée je me promenais dans l'immense bois, éclairé par la lune, évitant les restes de neige. Les chaudières, récoltant l'eau d'érable prête à être bouillie pour en faire du sirop, étaient accrochées aux érables. Près de 2 000 seaux dont on entendait à tour de rôle la cadence de ces gouttes précieuses, qui une à une tombaient en pluie. Une pluie de goutte, les arbres vivent, éjecte leur précieuse eau pour notre plus grande joie.
Les lendemains matins ces seaux étaient pleins. Je chaussais mes bottes et m'en allait courir dans la neige pour aller récupérer cette eau destinée à bouillir. Chaque goutte est précieuse, mon seau dans lequel je transvasais l'eau des autres seaux était lourd. J'en renversais parfois avec une certaine culpabilité. Je courais dans cette neige qui m'arrivait jusqu'aux mollets, d'arbres en arbres, dans le froid ensoleillé.
J'aimerais tellement pouvoir y retourner, bientôt ce sera la saison des sucres, de récolter l'eau, et de la faire bouillir dans cette machine énorme qu'il faut alimenter en bois 4 heures durant, pour obtenir 1 baril de sirop.
Je ne sais pas si je pourrais prochainement le faire, en tout cas ce que je sais, c'est que j'ai déposé un dossier pour étudier à l'université de Sherbrooke l'an prochain, et j'aurais la réponse dans quelques mois. A vrai dire je n'ai aucun doute sur l'acceptation de celui-ci, mais il faut garder une infime réserve, au cas où :-).
Look at your childhood behind you, it's so far away, it's so far away
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